Kinshasa, 13 février 2024 (ACP).- L’actualité politique en République démocratique du Congo reste dominée, par les enjeux autour de la formation du premier gouvernement du second quinquennat de Félix Tshisekedi, annoncée par la désignation de l’Informateur et démontrant par là la mission essentielle de l’Assemblée nationale. Ce, en plus de la guerre d’agression imposée au pays par le Rwanda et ses assujettis du M23, ainsi que des manifestations spontanées devant des ambassades étrangères à Kinshasa la capitale.
Pour plus d’éclairage, l’ACP a approché, dans sa casquette de député élu de la circonscription de Bumba dans la Mongala (Grand Equateur), le vice-Premier ministre à la Fonction Publique, Jean-Pierre Lihau.
Question 1 : La Cour constitutionnelle s’attèle à l’examen des requêtes introduites par des candidats députés malheureux et pendant ce temps, un informateur est désigné… Est-ce une précipitation ?
Jean-Pierre Lihau : « Nous pensons qu’il est urgent que les choses se mettent en place et que l’informateur, qui est l’homme du rouage qui connaît pratiquement l’échiquier politique, aille vite dans le travail pour dégager une majorité.
C’est-à-dire la cartographie politique de la nouvelle Assemblée nationale qui permettra au président de la République de mettre en place un nouveau gouvernement.
Le président de la République a besoin de l’Assemblée nationale pour fonctionner, justement il faut agir vite pour que le Parlement soit véritablement fonctionnel.
Il faut agir vite pour que les députés nationaux puissent aider le président de la République à relever le défi de l’Est. Le plus important c’est cela, la paix dans notre pays ».
Question 2 : Elu du peuple, avez-vous une idée sur les desideratas du peuple congolais qui vous a mandaté ?
Jean-Pierre Lihau : «Les Congolais veulent la paix, les Congolais veulent la réorganisation de leur économie, les Congolais veulent un peu plus de social.
Ils veulent qu’on s’occupe de leur vie quotidienne, l’éducation, la santé, le travail, la lutte contre la vie chère. Ce sont des questions qui préoccupent la nation et qui doivent être portées par cette nouvelle Assemblée nationale.
J’insiste sur le fait que nous sommes ici pour changer le destin de la nation, changer le destin du pays, ce qui signifie essayer de reconstruire une nouvelle espérance, refaire les choses autrement, essayer de mettre les Congolais au centre de nos préoccupations, de notre travail.
Je crois que chaque minute est une vie, chaque seconde qui passe, que nous perdons est un gâchis. Moi, je suis vraiment pressé de voir les députés nationaux de cette actuelle législature qui commence se mettre à faire ce travail-là.
Il s’agit notamment du dégraissage de l’obésité de l’Etat. L’Etat est obèse, essayer d’agir pour une législation encore plus sociale, un contrôle parlementaire sérieux notamment le contrôle budgétaire, pour l’amélioration de la dépense publique. Que la dépense publique soit socialisée, et je pense qu’à ce moment-là, on pourrait rectifier les erreurs du passé et faire en sorte que le Congolais soit fier de ses élus ».
Question 3 : Pour s’attaquer à l’actualité chaude, que pensez-vous des manifestations qui se multiplient à Kinshasa pour dénoncer l’agresseur et ses complices ?
«Les manifestations publiques sont faites de manière spontanée par un peuple qui est indigné et excédé par la barbarie de cette agression lâche du Rwanda, qui continue à fréquenter de grands salons diplomatiques du monde, et le monde qui se tait face à cette abomination, à cette cruauté.
Et donc, un peuple qui voit ça a tout à fait le droit de manifester sa colère, son indignation. Mais, il faut faire attention pour qu’il n’y ait pas de la manipulation derrière. Il faut que cette contestation se fasse de manière digne, sans violence, sans porter atteinte à la vie de qui que ce soit, et je crois que pour cela, nous sommes ensemble avec nos compatriotes de l’Est du pays. Ces manifestations justement témoignent nos soucis ».
ACP/