Trois questions à Joseph Nkinzo, initiateur de la Table ronde pour la paix au Sud-Kivu

Kinshasa, 22 avril 2023 (ACP).– Les  objectifs de la Table ronde sur la paix et le développement de la province du Sud-Kivu, tenue du 20 au 24 mars à Bukavu, dans l’Est de la République démocratique du Congo,  ont été atteints, a affirmé son initiateur, dans une interview accordée, lundi,  l’ACP.

 Le président de l’Asbl « Ligue des leaders pour la paix et le développement » (LIPADE), Joseph Nkinzo, a, par ailleirs, saisi cette occasion pour appeler la population rwandaise à prendre conscience, afin de se choisir des dirigeants dignes de consolider la stabilisation de leur pays.

Question 1 :Du 20 au 24 mars, vous avez réussi à organiser la Table ronde pour la paix au Sud-Kivu, sous la houlette de la Présidence. Êtes-vous sûr d’avoir atteint vos objectifs, en tant qu’initiateur de ces assises ?

Joseph Nkinzo : « Malgré quelques contraintes, nous sommes heureux d’avoir atteint les objectifs que nous nous sommes fixés avant la tenue proprement dite de la Table ronde sur la paix et le développement de la province du Sud-Kivu.Cette table ronde était tout un processus qui nous a pris 14 mois des préparatifs.

Nous avons organisé la Table ronde du 20 au 24 mars de cette année à Bukavu, Il s’agissait là d’ une rencontre historique puis que ça nous a permis de réunir 344 acteurs de tout bord de notre entité : acteurs politiques et sociaux, confessions religieuses, chefs coutumiers, administrateurs des territoires et toutes les 13 tribus.

(…) Je dois dire que le résultat important que nous avons obtenu de ce forum est notamment l’agenda décennal de développement et de stabilisation du Sud-Kivu , qui va de 2023 à 2033. Cet agenda est consensuel et concerté. C’est vraiment le fruit des réflexions, d’analyse et de planification de tous les fils et filles du Sud-Kivu , représentés à la Table ronde.

Nous sommes parvenus également à mettre en place un comité de suivi organisé au niveau des territoires, avec une moyenne de six participants pour chaque territoire, au niveau de la province, du central à Bukavu et au niveau national. D’ici mai, il y aura des réunions dans chaque comité ».

Question 2 : Pouvez-vous relever des cas négatifs qui vous auraient marqué ?

Joseph Nkinzo : « Oui, c’est une œuvre humaine. On a senti qu’il y avait une tension terrible entre un certain nombre des tribus, particulièrement ceux venant du Sud, ici je parle du territoire de Fizi et Uvira. Ils sont, par ailleurs, parvenus à se regarder en face, à discuter des points à la base de leurs tiraillements et conflits (…), mais au moins on est parvenu à apaiser la situation et nous avons atterri en douceur.

Il y a eu aussi des tiraillements entre l’assemblée provinciale et le gouvernement provincial du Sud-Kivu. C’est une question politique bien que nous l’ayons abordée, mais on a pas voulu plonger à fond là-dedans pour ne pas dénaturer cette table ronde qui planifie plutôt et qui projette l’avenir sur les dix années qui viennent »

Question 3 : la persistance de l’insécurité constituant un des enjeux importants dans cette partie de la République, avez-vous de potentielles solutions à proposer, pour aboutir à la paix souhaitée par tous ? Que diriez-vous des velléités expansionnistes du Rwanda?

Joseph Nkinzo : « En ce qui concerne les velléités expansionnistes du Rwanda, je pense que nous avons un voisin qui est trop envieux et trop gourmand. J’ai comme l’impression qu’après la stabilisation du Rwanda, après tout ce qu’ils ont connu en 1994, Monsieur Kagame est sur le point de détruire le Rwanda. Je pense qu’il est fatigué.

Il est temps que la nation rwandaise prenne conscience pour se chercher des dirigeants dignes de consolider cette stabilisation du Rwanda, dont on parle tant, depuis sa gestion des conséquences du génocide de 1994, de triste de mémoire.

Mais malheureusement, quand on voit l’orientation politique de ce pays, pour le moment, on se dit que le Président rwandais est fatigué et il est sur le point de faire exploser si pas les Grands Lacs, toute l’Afrique.

Le Rwanda devrait réfléchir deux fois avant de penser qu’il pourrait acquérir une partie de notre pays. Le Congo reste un et indivisible. Ce n’est qu’après avoir fait tomber la dernière goutte de sang du dernier citoyen congolais que Kagame parviendra à cette ambition démesurée.

(…) En Afrique, nous sommes au centre et le secret de développement de ce continent est caché dans ce pays». ACP/

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