Kinshasa, 29 septembre 2024 (ACP).- La rentrée scolaire 2024-2025, les réformes envisagées par l’Etat congolais dans le secteur de l’Éducation ainsi que les programmes d’enseignement scolaire ont été abordés par le président de l’association nationale des parents de la République démocratique du Congo, samedi dans un entretien avec l’ACP.
Bien que satisfait des conditions de cette rentrée scolaire, Steve David Diatezwa, déplore la faible implication de certaines banques chargées de la paie des enseignants qui n’assurent plus convenablement cette tâche convenue avec l’Etat congolais. En même temps, il plaide pour que le processus des réformes de l’Éducation envisagées par l’Etat soient opérées dans une approche de consultation de tous les acteurs concernés, y compris l’Association nationale des parents d’élèves et étudiants de la République démocratique du Congo (Anapeco).
«Il faudrait que les partenaires majeurs se mettent autour d’une table pour en débattre (…). Ces réformes doivent impérativement porter sur la consolidation de la gratuité de l’école primaire publique, en assurant la construction d’écoles et des classes, le recrutement de nouveaux enseignants pour désengorger les classes surpeuplées», a déclaré M. Steve David Diatezwa.
1. Après trois semaines, quelle lecture faites-vous de la rentrée scolaire 2024-2025 ?
–Steve Diatezwa: globalement, après trois semaines de la rentrée scolaire, le constat est que cette dernière est effective, en dépit de quelques poches de résistance, surtout à cause de certaines banques payeuses des enseignants, qui sont devenues des banques à problème en ce qui concerne la paie des salaires des fonctionnaires et des enseignants.
2. Lors d’une réunion interinstitutionnelle, le Président de la République Félix Antoine Tshisekedi a insisté sur le parachèvement des réformes éducatives en RDC, quelles sont, d’après vous, les réformes prioritaires à mener par le Gouvernement et le Parlement ?
-Steve David Diatezwa: à propos du parachèvement des réformes éducatives en RDC, il faudrait que les partenaires majeurs se mettent autour d’une table pour en débattre, car nous, Anapeco, déplorons le fait que ces réformes se font de façon désordonnée et non concertée. Trop de Réformes tuent les réformes.
Pour l’Anapeco, les réformes doivent impérativement porter sur la consolidation de la gratuité de l’école primaire publique, en assurant la construction des écoles et des classes, le recrutement de nouveaux enseignants pour désengorger les classes surpeuplées, la mise en œuvre du Programme d’instauration de l’alimentation scolaire (cantines scolaires), pour assurer la rétention des élèves. Il y a aussi l’autorisation du fonctionnement de la Mutuelle de Santé des Élèves, pour alléger la charge des parents au profit des élèves malades, cause d’abandon scolaire, et le besoin de protéger les élèves contre les incidents et sinistres pouvant survenir, en recourant à l’Assurance scolaire.
Du fait des tarifs prohibitifs pratiqués par les Sociétés étrangères d’Assurance, il faut recourir aux services de la Société Nationale d’Assurance avec qui l’Anapeco est en négociation.
3. Certains Congolais pensent que le niveau de l’Éducation est au rabais à cause du numérique et des réseaux sociaux. Etes-vous de cet avis et que recommandez-vous aux enseignants, aux parents et au Gouvernement ?
-Steve David Diatezwa: au sujet du niveau de l’Éducation qui serait au rabais, nous pensons qu’il ne faut pas généraliser ce constat de quelques Congolais. Jusqu’à présent, l’Unesco et l’Unicef estiment, tout comme l’Anapeco, que le niveau est bon, hormis certaines difficultés inhérentes à la rémunération régulière des enseignants dont l’enveloppe devrait être revue à la hausse.
Et pour ce qui est de l’enseignement du patriotisme aux enfants demandé par le Chef de l’Etat, je pense que cette préoccupation sera prise en compte par les prérogatives confiées à la ministre de l’Éducation Nationale et Nouvelle Citoyenneté, pour que la Direction des Programmes et Matériel Didactique (Dipromad), direction de Programme d’éducation, l’Inspection générale et les autres intervenants à l’école dont les parents, se concertent et conçoivent des cours spécifiques par niveau. De toutes les façons, c’est une prérogative du pouvoir organisateur de l’Éducation nationale.
ACP/ODM