Trois questions au directeur général de la « Caisse  de solidarité nationale et gestion humanitaire des catastrophes »

Kinshasa, 26 février 2024 (ACP).- Au total 26,24 millions de personnes, dont 85% des déplacés et victimes de l’agression rwandaise,  dans l’Est de la République démocratique du Congo, ressentent un  besoin d’assistance humanitaire d’urgence, selon Raymond Bongole,  directeur général de la « Caisse de solidarité nationale et de gestion humanitaire des catastrophes » (CSN-GHC), qui s’est entretenu lundi avec l’ACP.

En dépit des réalisations enregistrées jusqu’ici depuis sa création en 2021, sous l’impulsion du Chef de l’État, la CSN-GHC a entrepris des démarches pour le vote, au Parlement,  des lois sur la Solidarité nationale et l’Intensification des campagnes de mobilisation de fonds d’assistance humanitaire.

Question 1 : Quel est  l’état des lieux de la situation humanitaire en RDC et le  bilan de la réponse de votre institution ?  

DG Raymond Bongole : « Actuellement,   nous avons 5,6 millions de  déplacés internes dont près de 2 millions dans la province du Nord-Kivu, et 1 million en Ituri avec 52 % des femmes.  Ce qui représente l’une des plus importantes crises humanitaires en Afrique et dans le monde.

Nous avons, de manière  globale,  26,24 millions  de personnes en état de besoins d’assistance humanitaire d’urgence.  Parmi les causes de déplacements, 85% sont dus à la guerre injustement imposée dans l’Est, 15% aux  conflits fonciers et 4% aux catastrophes naturelles. Et pour les  catastrophes,  15 provinces sur 26 ont été touchées par ce drame, à partir du dernier trimestre 2023. Il y a eu  282.665 ménages affectés, 221 personnes décédées,  67.500 maisons et 1528 écoles submergées, d’habitation détruites, 267 centres de santé touchés,  etc.

Ainsi, comme réponses humanitaires, nous avons 15 mille ménages déjà assistés, avec 850 tonnes des vivres et bons vivres distribués.

Et dans le cadre de nos réalisations de la Caisse de solidarité nationale,  nous avons notamment réalisé, des campagnes de mobilisation de ressources notamment à Goma en faveur de 3.000 déplacés, et au Sud-Kivu aux victimes d’incendies, les victimes des naufrages répétés, les policiers de camp Lufungula».

Question 2 : Comment évaluez-vous la dernière mobilisation des fonds d’assistance aux victimes de la guerre et des catastrophes naturelles en faveur de laquelle le gouvernement a remis une contribution de 15 milliards FC, soit environ 5 millions USD ?

DG Raymond Bongole: « Pour l’instant,  les besoins sont énormes, notamment 6,6 millions des personnes déplacées internes, 182.000 sinistrés des inondations à assister.  Et le montant reçu aujourd’hui,  nous allons sur base du plan d’actions opérationnel qui sera fait, déterminer les sites à visiter, c’est-à-dire, nous allons assister les déplacés internes de l’Est,  les victimes d’inondations. Pour cela,  nous irons progressivement  en ciblant quelques provinces prioritaires.

C’est ici l’occasion de remercier le gouvernement pour son don et les autres bienfaiteurs. Ce que le gouvernement et les autres ont donné,  nous allons faire un plan ».

Question 3 : En guise de perspective d’avenir,  qu’est-ce que votre organisation a planifié  pour consolider son travail et relever les défis ?

DG Raymond Bongole : « C’est d’abord la création d’une loi sur la Solidarité nationale.  Le Premier ministre nous a donné le quitus et les moyens de manière pérenne,  pour s’y lancer et nous allons contacter les juristes pour commencer les réflexions. En même  temps, nous allons faire un lobbying auprès des députés nationaux pour le vote d’un projet de loi sur la Solidarité nationale.

En perspective,  nous comptons organiser des campagnes de mobilisation de fonds dans l’avenir, des rencontres sportives, ainsi que la mise en place d’une application mobile permettant à tout volontaire de cotiser même en ligne ». ACP/

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