Bunia, 21 février 2025 (ACP).- L’érection de tentes par la Monusco à sa base logistique près de l’aéroport de Bunia, chef-lieu de l’Ituri, dans le nord-est de la République démocratique du Congo, ne signifie pas qu’elle dispose d’informations d’une prétendue attaque, a appris jeudi l’ACP de source onusienne.
«Le fait d’ériger des tentes ne signifie pas que nous avons des informations alarmantes qui feraient état de l’attaque de la ville de Bunia ou de je ne sais quoi. Non, c’est une mesure préventive. La prévention vaut mieux que la guérison», a déclaré Jean-Tobie Okala, porte-parole de la Monusco en Ituri, lors d’un point de presse conjointement animé avec le porte-parole des FARDC.
Et de poursuivre:«ce que nous sommes en train de faire n’est rien d’autre qu’une mesure préventive. De la même façon que nous l’avons fait lorsqu’il y a eu la crise d’Ebola, Covid-19, la Monusco à monter des tentes un peu partout pour accueillir des malades. En cas d’évacuation, s’il y a un problème, nous avons du staff local qui vit avec ses dépendants, donc en famille. Pour évacuer ces gens vous savez combien de temps ça peut prendre».
Concrètement Jean-Tobie Okala a laissé entendre que ces tentes pouvait servir à un point de rassemblement du personnel essentiel de la Monusco et leurs dépendants au cas où il y aurait une nécessité d’évacuation.
«Il y a ce qu’on appelle un point de rassemblement. Nous en avons deux ici. L’un d’eux, c’est cette base logistique. Donc si un collègue congolais qui a ses 5-6 enfants et qui doit peut-être se faire évacuer vers je ne sais où Il se présente à la Monusco avec toute sa famille, où est-ce que la Monusco va garder momentanément son staff et sa famille? C’est pourquoi on a créé ces tentes qui sont là. Nous avons des matelas, il n’y a rien à cacher», a-t-il dit avant de démentir un prétendu désarmement des FARDC par la Monusco.
«Nous tenions à démentir catégoriquement ces informations qui prétendent que la Monusco va désarmer les FARDC. Les Nations Unies sont une organisation très bien structurée. Nous ne faisons rien au hasard. C’est une organisation qui vit d’anticipation et de planification. Nous anticipons les événements, nous prévoyons. Il ne faut pas attendre que si danger il y a, qu’il soit devant notre porte pour commencer à chercher où est-ce qu’on va mettre 300 dépendants qui sont arrivés, ces gens sont sous la responsabilité des Nations Unies. On ne badine pas avec la sécurité aux Nations Unies», a-t-il conclu.
Pour sa part le porte-parole du secteur opérationnel des FARDC en Ituri le lieutenant Jules Ngongo a appelé la population de Bunia en particulier et celle de la province de l’Ituri en général à faire seulement confiance aux médias crédibles reconnus plutôt qu’aux réseaux inondés de fausses informations fabriquées pour créer la psychose au profit de l’ennemi.
«Je recommande que vous puissiez suivre désormais les radios de la ville de Bunia pour avoir la vraie information, pour être informé. Les tentes construites par la Monusco au niveau de base logistique sur la route de l’aéroport de Bunia ne sont pas pour désarmer les FARDC mais plutôt pour servir d’abris», a-t-il insisté.
S’agissant des spéculations tout autour de la présence de troupes ougandaises, il a expliqué davantage qu’elle s’inscrit dans un cadre purement opérationnel, dans le cadre des opérations conjointes entre les FARDC et UPDF.
«Cet accord a été signé depuis 2021, au mois de novembre, bientôt quatre ans», a-t-il rappelé.
«Ici, ils sont à Bunia, mais cette fois-ci avec le rayon d’action le plus vaste, en tenant compte des menaces et du contexte actuel. Mais, ils sont venus travailler à côté des forces armées, comme toujours, pour la sécurisation des personnes et de leurs biens, et protéger toute la population sans aucune distinction», a-t-il fait savoir.
Une équipe d’avance de l’armée ougandaise (UPDF) séjourne à Bunia, dans le cadre de la mutualisation des forces avec les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC). ACP/ODM