Kinshasa, 21 février 2025 (ACP).- La détérioration de la crise humanitaire dans les Nord-Kivu et Sud-Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo, préoccupe la Croix-Rouge, le Comité international et la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, selon un communiqué consulté vendredi.
«Nous sommes inquiets pour les personnes déplacées qui se trouvaient à Goma et qui étaient déjà très vulnérables après avoir fui, parfois à de multiples reprises, d’autres territoires du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. La situation humanitaire qui prévaut actuellement à Goma et à Bukavu est très préoccupante. À Goma, les morgues des hôpitaux sont complètement saturées», a-t-on lu dans le communiqué de la Croix-Rouge de la RDC signé par Grégoire Mateso, son président national.
Il a fait savoir que près de 190 volontaires de la Croix-Rouge de la RDC, appuyés par une équipe de coordination, travaillent sans relâche afin de récupérer les corps abandonnés dans les rues, de lutter contre les épidémies afin d’offrir un enterrement digne aux victimes des combats, d’où l’urgence d’apporter une aide supplémentaire face à des besoins aussi importants.
«Tandis que les volontaires des deux Kivu sont à pied d’œuvre pour porter assistance aux populations, les membres des comités provinciaux participent activement aux activités des Cadres provinciaux de concertation humanitaire ainsi qu’aux réunions stratégiques et de préparation des interventions, en collaboration avec les partenaires du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, les parties prenantes externes ainsi que les autorités politiques et administratives», a dit Grégoire Mateso.
Selon lui, les combats et les tirs d’artillerie lourde dans cette zone densément peuplée ont fait de nombreux blessés. En janvier 2025, les établissements médicaux soutenus par le Comité international de la Croix-Rouge « CICR » dans le Nord et SudKivu ont accueilli dix fois plus de blessés qu’en décembre 2024, avec près de 1.400 personnes prises en charge dont une majorité de civils et beaucoup de femmes et d’enfants ».
Le président national de la Croix-Rouge a rassuré que le « CICR » est prêt à soutenir la Croix-Rouge de la RDC pour l’évacuation sécurisée des dépouilles laissées dans la ville.
De son côté, François Moreillon, chef de la délégation du CICR en RDC a appelé les parties en conflit au respect du droit international humanitaire en vue d’épargner les civils.
«L’approvisionnement en eau et en électricité a été coupé à la suite des bombardements qui ont touché les pylônes acheminant l’électricité à Goma. Il est impératif que les parties au conflit veillent au respect du droit international humanitaire en vue d’épargner les civils et les biens de caractère civil. La mission médicale doit être respectée et protégée. En particulier, l’emplacement des différents hôpitaux, centres de santé et laboratoires importants doit être pris en compte dans la planification et la conduite des hostilités», a-t-il demandé.
Pour M. Moreillon, la situation est exacerbée par l’avancée continue du M23 dans l’Est de la RDC. Après avoir pris Goma fin janvier, le groupe armé a récemment conquis Bukavu et continue d’avancer vers Kamanyola, cette escalade des violences a entraîné un afflux massif de déplacés internes, rendant l’accès humanitaire extrêmement difficile en raison de l’insécurité persistante. ACP/ ODM