Une approche asymétrique proposée au gouvernement pour combattre le banditisme en Ituri

Kinshasa, 07 mai 2024 (ACP).- Une approche asymétrique a été proposée au gouvernement  par un ancien commandant général des écoles militaires de la République démocratique du Congo, pour  combattre le banditisme qui a élit domicile en Ituri, dans le nord-est du pays, a appris l’ACP mardi dans un entretien.

« J’ai suivi qu’il y a eu plusieurs accords qui ont été signés entre l’Etat et les groupes armés, mais il faut faire attention. Il faut changer le cap de priorité pour résoudre le problème sécuritaire des populations, de la justice et de l’emploi des jeunes. Il  faut combattre  l’impunité, la corruption et l’interprétation. Les groupes armés sont dans la population. Tous les jeunes gens qui sont dans le M23, manquent d’emploi en Ituri parce que la compagnie Kilo Moto ne fonctionne plus. Des militaires et policiers  doivent rester là où il y a le problème pour contrôler la population, voilà l’approche asymétrique qu’il faut appliquer », a renseigné à l’ACP l’ancien directeur des affaires politiques et du mécanisme d’alerte rapide, le lieutenant général, Maurice Aguru Mamba.

Selon lui, depuis fin janvier 2024, la recrudescence des attaques armées contre les populations civiles fait craindre une reprise des attaques et déplacements de population. La dynamique de retour de la paix observée depuis le deuxième semestre de 2023 dans certaines contrées risque aussi d’être altérée, a laissé entendre ce haut cadre de l’armée nationale. 

Et de renchérir : « la situation de l’Ituri est une situation de violences de type criminel. Ce sont des extrémistes qui sèment la terreur et font du banditisme. On a voulu le gérer comme si c’était une situation normale. Les stratégies qu’on met en place ne correspondent pas aux défis sécuritaires. Il faut chercher à reconquérir la confiance de la population envers l’Etat et les forces de défense et sécurité.  L’enjeu c’est la population». 

L’ancien commandant général des écoles militaires de la RDC a demandé aux gouvernements national et provincial ainsi qu’à leurs partenaires techniques et financiers, de mettre les communautés de cette région au cœur de leurs actions.

Il les a invités, par ailleurs, à appuyer plus efficacement la Commission Nationale des Droits de l’Homme afin de mieux contribuer à la promotion et la protection des droits de la personne en Ituri. 

Pour Maurice Aguru, les efforts fournis par les autorités en vue de pacifier l’Ituri peinent à produire les résultats.

A l’en croire, même l’état de siège instauré depuis plus de deux ans n’a pas permis d’éradiquer les groupes armés, mais ces derniers ont intensifié par contre leur activités tout en élargissant leurs rayons. Ces groupes rebelles deviennent de plus en plus exigeants, a-t-il fait savoir.

« L’état de siège arrive à une situation d’enlisement. Dans la stratégie de gestion de crise il faut éviter qu’on arrive à l’allusion. Il faut tout faire pour sortir de cet enlisement. L’état de siège n’a pas répondu aux attentes de la population. L’état de siège on lui a donné comme mission de rechercher et récupérer les armes. Est-ce que nous l’avons fait? C’est ça le problème donc il faut penser à d’autres stratégies à grand impact », a-t-il fait remarquer.

Dans ce conflit, a ajouté Maurice Aguru, seules des mesures militaires ne suffisent pas.  « Même des mesures non militaires peuvent aller. Par exemple, il faut envoyer des hommes avec des capacités professionnelles, des personnes de confiance et crédibles. Dès que la population saura qu’on est en train de la protéger convenablement, elle va rejeter les groupes armés », a estimé Le lieutenant général.  ACP/Kayu/C.L.

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