Goma, 20 septembre 2024 (ACP).- Un appel à la raison a été lancé vendredi à l’endroit des jeunes de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, dans l’Est de la République démocratique du Congo, à ne pas s’en prendre aux camions anti-incendie en intervention lors des drames, a appris l’ACP de source administrative.
« C’est avec regret que nous observons, ces derniers temps, dans certains quartiers de la ville de Goma, des groupes de jeunes qui se mobilisent chaque fois, en cas d’incendie, pour décourager nos actions, alors que les maisons prennent feu, au vu de nos équipes. Ces jeunes se mettent à canarder le camion anti-incendie. Nous leur demandons de nous faciliter la tâche. Laissez-nous à sauver ce qui peut encore l’être », a recommandé, dans un entretien, M. Dialogue Kamondi, chef de file en charge des urgences à la protection civile, ville de Goma.
Et d’enchaîner : « Le dernier cas remonte au 16 septembre 2024, au quartier Bujovu, en commune de Karisimbi, où notre engin a été canardé pendant que le feu prenait de l’ampleur, avec mort d’homme, un enfant consumé par le feu ». « Si on les laissait travailler, ne pourraient-ils pas sauver cet enfant ? », s’est-il interrogé.
Selon le constat, cela fait plus d’un cas malheureux observés dans le même quartier.
Au vu des statistiques, 94 cas d’incendie ont été enregistrés dans la seule ville de Goma depuis janvier 2024, et pour ce mois de septembre en cours, l’on enregistre déjà 11 cas. Preuve éloquente de l’explosion de ces sinistres, la plupart ayant pour causes l’imprudence ménagère, la négligence technique, la criminalité due à la malveillance de la population, communément appelé » daoulage », et la mauvaise manipulation des réchauds à gaz.
La prévention et la prudence sont conseillées surtout qu’elles coûtent moins cher que la guérison. Trop de dégâts sont souvent enregistrés faute de dispositifs anti-incendie, tels que les extincteurs, des bacs de sable, des couvertures anti-incendie et bien d’autres mécanismes anti-incendie. En usant ces dispositifs, le taux serait revu en baisse.
« Nous nous rendons compte que ce phénomène prend de l’ampleur depuis l’avènement de plusieurs groupes dans la ville, voulant à tout prix se substituer à la protection civile, et ne voulant pas voir cette dernière réussir dans ses prestations », a signifié Dialogue Kamondi.
« Mais la distance qui nous sépare d’avec les lieux du drame, y compris les embouteillages sur la chaussée pendant les heures de pointe, ne nous permettent pas carrément à bien faire notre travail. Car souvent, pour une maison en planche, l’incendie ne dure que dix à quinze minutes, alors que face à ces embûches, nous arrivons au lieu d’incendie à 20 minutes, vu le parcours. Et à ce moment-là, la maison est complètement consumée », a-t-il expliqué.
Chef Kamondi a, de ce fait, demandé aux chefs d’entités de base de conscientiser la jeunesse pour cette noble cause. Pour les urgences en cas d’incendie : Appeler gratuitement à temps réel, aux numéros verts ci-contre : 0999900405 et 0820800001, en vue de protéger la population. ACP/JF