Bunia, 30 janvier 2022 (ACP).- Le directeur ad intérim de la prison centrale de Bunia, Belo Lofutu, a plaidé mercredi pour l’activation de tous les mécanismes nécessaires afin de faciliter le désengorgement de cet établissement pénitentiaire qui compte actuellement 2011 détenus parmi lesquels 1602 retenus à titre préventif et 409 condamnés, soit près de quatre (4) fois de sa capacité d’accueil initial.
Il a envisagé trois (3) mécanismes à savoir ; judiciaire, administratif et politique pour de solutions idoines au profit des pensionnaires de cette maison carcérale.
Concrètement a déclaré Belo Lofutu, concernant le mécanisme administratif, il s’agit de l’opération de transfèrement de condamnés dans d’autres prisons du pays tandis-que le mécanisme judiciaire concerne les offices et juridictions appelées à accélérer les dossiers de détenus préventifs encore en souffrance.
Il a souligné que seul le mécanisme de transfèrement ne peut résorber cet épineux problème d’autant plus que celui-ci ne concerne que les 409 condamnés par rapport aux détenus préventifs majoritaires, soit 1602, qui ne sont pas éligibles au transfert.
« Du côté de nos amis des juridictions et offices, il est vrai qu’ils éprouvent aussi trop de difficultés par rapport au nombre de magistrats et autres […] Néanmoins s’ils doivent vraiment travailler de façon que beaucoup de dossiers qui sont en souffrance pour que ceux qui sont au parquet soient fixés au niveau de juridictions! Et ceux qui sont au niveau de juridictions soient prononcés pour que la plupart de détenus connaissent leur sort dans le délai raisonnable! », a-t-il estimé.
Les raisons de la surpopulation carcérale
Par ailleurs, Belo Lofutu a attribué l’augmentation ces derniers temps de la population carcérale dans cet établissement pénitentiaire aux opérations militaires en cette période exceptionnelle de l’état de siège où les vaillants éléments des FARDC sont en train de traquer les forces négatives qui d’autres sont arrêtées et transférées à la prison centrale de Bunia l’unique de l’Ituri dont les conditions sécuritaires sont assurées.
Et de renchérir : « les gens qu’on est en train d’arrêter dans les différents territoires à Aru, Mahagi, Djugu voire même à Mambasa et la zone frontalière avec la province du Nord-Kivu c’est la prison centrale de Bunia qui est ent rain de recevoir tout ce monde-là !«
La prison centrale de Bunia, a-t-il fait savoir » continue à jouer le rôle de maison d’arrêt, maison annexe et le rôle de camp de détention. C’est pour cette raison que cette prison centrale de Bunia est même prête à craquer et exploser !«
De craintes exprimées
En outre, Belo Lofutu a exprimé plusieurs craintes par rapport à cette surpopulation carcérale qui nécessite un budget conséquent pour la meilleure prise en charge de tous les détenus.
Parmi les craintes liées à cette situation figurent, a-t-il cité, le taux élevé de détenus malnutris et de mortalité ainsi que la propagation de maladies infectieuses suite à la promiscuité au niveau de cette maison carcérale construite en 1948 avec une capacité d’accueil initial de 500 détenus. ACP/C.L/Awa/Lys/SGB