Bunia, 12 décembre 2024(ACP).- 174 ex combattants, pris en charge par la démobilisation dans le site de Diango à 10km de Bunia, chef-lieu de l’Ituri, dans le Nord-est de la République Démocratique du Congo, ont été accueillis dans leurs communautés sans incident, a appris mercredi l’ACP de source administrative.
« Il y a eu 174 démobilisés qui étaient désarmés, démobilisés et pris en charge, et au moment où nous parlons tous sont rentrés dans la communauté à part quelques-uns qui ont rejoint la Réserve de l’armée de la défense(RAD). Mais tous sont dans leurs communautés pour attendre la poursuite de leur prise en charge par les partenaires », a annoncé le coordonnateur ad intérim du P-DDRCS/Ituri Flory Kitoko.
En ce qui concerne la destination de ces démobilisés il a précisé qu’« ils sont soit à Ala, à Bunia, soit à Bafwasende(Tshopo) ; il y a ceux qui sont allés à Kisangani, à Lubero, même à Gety. Chacun a reçu un moyen de transport pour rejoindre la commune ».
Flory Kitoko a laissé entendre que dans le cadre de la cohésion sociale, ces démobilisés ont voyagé à bord de camions ou motos avec d’autres compatriotes parce que, a-t-il relevé, ils sont devenus de citoyens modèles en déposant les armes.
Dans le but de consolider la réintégration des ex combattants dans leurs communautés, a-t-il rassuré, grâce au projet Stabilisation et de relèvement de l’Est de la RDC(STAR-Est), ceux-ci seront utilisés comme main d’œuvre pour la réalisation de différents ouvrages, notamment les routes de desserte agricole, la construction de centres de santé et écoles déjà identifiés par ce projet financé par la Banque mondiale.
Plus 20.000 combattants à démobiliser
Par ailleurs, Flory Kitoko a fait état de 20.000 combattants dans la province de l’Ituri qui détiennent encore illégalement des armes, auteurs de plusieurs cas de violences sur la paisible population.
« En Ituri on parle de 20.000 personnes en armes. Par rapport à 174 démobilisés, c’est une goutte d’eau dans l’océan. Heureusement, avec l’appui du STAR-Est, nous avons fait la sensibilisation. Maintenant, ce sont les groupes armés qui nous appellent pour aller les désarmer ; c’est déjà une victoire! Voyons un peu le début de l’année prochaine comment ça va aller », a-t-il émis le vœu.
Flory Kitoko a rappelé que le retour de déplacés, particulièrement ceux de Djugu, ne peut être effectif que lorsque ceux qui détiennent illégalement les armes vont adhérer au P-DDRCS.
Le problème de moyens comme défi majeur
En outre il a mis en exergue le problème de moyens qui demeure encore le défi majeur pour ce genre de programme de désarmement, démobilisation, réinsertion sociale et stabilisation.
« Le défi majeur dans un programme comme le désarmement, ce sont les moyens. Il faut mettre de moyens pour faire des activités avec la nouvelle approche qui consiste à aller vers la communauté. Il faut de moyens financiers conséquents pour mobiliser la logistique et autres. Nous sommes en contact avec toutes les factions du groupe armé CODECO, Zaïre, MAPI, Maï-Maï », a-t-il conclu. ACP/JF