Kasaï Oriental : surpopulation carcérale, cause de la mauvaise gestion des excrétas dans une prison(Un expert)

Mbuji-Mayi, 10 août 2024 (ACP).- La mauvaise gestion des excrétas à la prison centrale de Mbuji-Mayi, chef-lieu du Kasaï Oriental (centre de la République démocratique du Congo) est due à la surpopulation carcérale, a-t-on appris lors d’une conférence animée samedi à l’Université officielle de Mbuji-Mayi (UOM).

« Aux alentours de la prison de Mbuji-Mayi, nous constatons l’insalubrité suite aux excrétas qui trainent dans les caniveaux, difficile à gérer à cause de la surpopulation dans ce centre carcéral », a déclaré le chef de travaux Master André Kayombo, enseignant à l’UOM.

« Au départ, la prison centrale de Mbuji-Mayi avait la capacité d’accueil de plus ou moins deux cents détenus, mais actuellement on compte au total 563 détenus tous sexes confondus », a-t-il poursuivi.

Selon le chef des travaux Kayombo, le manque des conditions hygiéniques adéquates est également à la base de l’insalubrité observée à l’intérieur et à l’extérieur de la prison centrale de Mbujimayi.

Il a, en outre, relevé que le nombre des latrines à la maison carcérale de Mbuji-Mayi ne répond pas aux normes de l’OMS. « (Cette prison) ne compte que 8 latrines en chasse d’eau, et 8 douches partagées par 563 détenus. Vous avez ainsi 72 détenus pour une douche, et cela ne répond pas aux normes de l’OMS sur l’utilisation des latrines », a-t-il souligné.

Axant son exposé autour du thème « Evaluation de l’état de gestion des excrétas dans la ville de Mbuji-Mayi, cas de la prison de Mbuji-Mayi dans la commune de Diulu », M. Kayombo a, en outre, alerté sur les risques qu’encourent les populations riveraines.

« Tous les habitants des alentours de la prison centrale de Mbuji-Mayi peuvent développer certaines maladies qui résultent de l’eau stagnante dans les coins et recoins de la commune de Diulu », a-t-il souligné, avant de formuler des pistes de solutions.

 « Les excrétas de la prison de Mbuji-Mayi peuvent être valorisés en biogaz ou être utilisés dans la bio-métallisation. On peut les utiliser pour produire de l’énergie grâce au gaz méthane, on peut aussi utiliser les toilettes sèches pour récupérer  la matière organique décomposée pour la production agricole et stocker aussi les urines pour les utiliser à des fins agricoles », a-t-il dit.

Enfin, il a recommandé aux autorités politico-administratives d’envisager le déplacement de ladite prison qui constitue une menace pour les habitants environnants, mais en attendant d’initier des projets pour son assainissement.

ACP/C.L.

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