Kinshasa, 23 novembre 2023 (ACP).- Des têtes d’érosion dans différents quartiers de la commune de Selembao, au Sud de Kinshasa, en République démocratique du Congo, sont en progression, suite aux pluies diluviennes qui se sont abattues sur la capitale, a fait savoir, jeudi, l’autorité municipale, lors d’un entretien avec l’ACP.
«Des têtes d’érosion que la population a réussi à maîtriser dans certains quartiers grâce aux initiatives locales ont repris leur progression à cause des pluies à répétition qui s’abattent ces derniers jours dans la ville. Les quartiers Mbala, Ndobe, Badiandingi, Camping, Kalunga, Kipoyi et Kingu sont particulièrement affectés », a déclaré Matthias Womumu, bourgmestre de la commune de Selembao.
Les propos de l’autorité de cette municipalité sont également corroborés par certains habitants des quartiers concernés. C’est notamment le cas de Mme Mélanie Nzazi, présidente d’une association de veuves. « Le quartier Mbala où j’habite est un cas qui nécessite une attention particulière des autorités. Plusieurs familles ont déjà perdu leurs habitations. Il y a aussi des cas de morts qu’on a enregistrés dernièrement », a-t-elle dit.
Et d’ajouter: « Mbala n’est pas l’unique entité. Il y en a plusieurs autres comme Kingu où quelques personnes ont été blessées suite à l’écroulement d’un mur. Des habitations de certaines veuves qui sont membres de notre association ont aussi été endommagées. Elles ont besoin d’assistance. Mais qui va les aider ? ».
Selon d’autres témoignages recueillis auprès de la population de la même commune, Ngafani est un autre quartier également touché par la progression de têtes d’érosions. « Il est de plus en plus difficile de faire le tour du quartier Ngafani en passant d’une rue à une autre sans contourner des ravins occupant des larges étendues. Certaines rues n’existent plus que de nom. Elles se sont transformées en cratères », a dit Medo Kamalandua, habitant du coin.
Les quartiers Kalunga et Mabulu, dans la même municipalité, sont aussi dans la même situation. La route Elengesa nouvellement construite pour désenclaver la municipalité de Makala, a quelque peu épargné ce coin. Ici, les propriétaires terriens se sont imposé une discipline, pas une parcelle sans un puit de rétention d’eau de ruissellement dont une bonne quantité provient des toitures, ce qui augmente la pression lors de l’écoulement. « Si on a des puits dans chacune des parcelles, on aura moins de dégâts pendant la saison de pluie », a dit Ignace Nginamawu, habitant du quartier Mabulu.
Selon le bourgmestre Womumu, la commune de Selembao compte actuellement 74 têtes d’érosion. Plusieurs d’entre elles ont déjà englouti des dizaines de maisons rayant ainsi des rues entières de la carte administrative de cette entité où des bâtisses sont souvent érigées en violation des normes urbanistiques. ACP/C.L.