Kisangani, 03 décembre 2024 (ACP).- Le vice-gouverneur de la province de la Tshopo (nord-est de la République démocratique du Congo), Didier Lomoyo Iteku, a lancé officiellement lundi à Kisangani, chef-lieu provincial, la composante Biodiversité du Programme de gestion durable de la faune du programme Sustainable Willdife Management (SWM).
« Nous- sommes réunis aujourd’hui pour célébrer le lancement de la composante biodiversité du programme Gestion durable de la Faune dénommée Sustainable Willdife Management (SWM). Cette initiative financée par l’Union européenne est implémentée à ce jour dans 15 pays dans le monde, dont la RDC », a déclaré Dr. Nathalie van Vliet, chercheuse principale en faune et moyens de subsistance au Centre International de recherche en Agroforesterie (CIFOR-ICRAF).
Cette nouvelle initiative s’étendra sur une période de deux ans (de septembre 2024 à juillet 2026) et se concentrera sur le développement de méthodes et de métriques scientifiquement solides et rentables pour mesurer l’évolution de la biodiversité à l’échelle locale.
« À travers cette composante biodiversité, notre objectif est de développer et de tester des méthodes scientifiquement robustes et économiquement viables pour évaluer les changements de biodiversité. Ces travaux permettront aux communautés et aux gouvernements de disposer d’outils fondés sur des données fiables, essentielles pour mesurer les progrès réalisés en matière de conservation », a-t-elle fait savoir.
Cette composante sera spécifiquement mise en œuvre dans le paysage de Yangambi, en RDC, une zone connue pour sa biodiversité riche et sa grande valeur écologique.
Ce projet s’appuiera sur la présence de longue date du CIFOR-ICRAF dans la région et son engagement à renforcer les systèmes de gouvernance locaux ainsi que la gestion communautaire de la faune. Il sera exécuté par l’ONG «Solutions for Willdife (SO WILD).
« Ce projet fournira des informations précieuses sur la manière dont les crédits volontaires de biodiversité (VBC) – une sorte de ‘récompense’ pour la protection de la nature – peuvent être utilisés comme un mécanisme financier efficace pour soutenir la protection à long terme de la biodiversité en RDC», a déclaré Jonas Nyumu, coordinateur de So wild.
Lors de l’activité du lancement, une série d’activités, y compris des ateliers et des présentations, ont été organisées pour mettre en avant les objectifs clés du projet et ses méthodologies.
Parmi celles-ci, l’utilisation d’une variété d’outils pour surveiller la biodiversité, tels que des caméras traps, des capteurs sonore, l’ADN environnemental provenant d’échantillons d’eau, et des méthodes basées sur les connaissances traditionnelles et locales, afin de recueillir des données sur la faune et ses habitats.
Des données qui vont aider à développer des méthodes fiables pour mesurer l’évolution de la biodiversité au fil du temps.
« Grâce à cette initiative, nous affinerons les métriques de biodiversité qui permettront de mesurer précisément l’impact des efforts de conservation sur les populations d’espèces cibles, avec pour objectif ultime d’améliorer la biodiversité à travers la région », a ajouté Dr. Nathalie van Vliet.
Et de renchérir : « Notre approche combine les dernières méthodes scientifiques avec l’engagement des communautés locales, garantissant la pertinence, l’efficacité, et la durabilité des outils que nous développons».
Les efforts de CIFOR-ICRAF et ses partenaires contribueront à atteindre les ambitieux objectifs mondiaux en matière de biodiversité fixés par la Convention sur la diversité biologique (CDB), qui vise à protéger 30 % des terres mondiales et à restaurer 30 % des zones dégradées d’ici 2030.
En développant des approches de conservation de la biodiversité basées sur des données probantes et évolutives, ce projet jouera un rôle crucial dans la réalisation de ces objectifs dans le paysage de Yangambi et au-delà.
Le vice-gouverneur de la province de la Tshopo a, dans son mot du lancement, salué le choix porté à la Tshopo, particulièrement à la réserve de Yangambi pour abriter le trois groupes taxonomiques.ACP/