Maniema: la destruction de la biodiversité  par l’abattage illicite des arbres  dénoncée

Kindu, 12 avril 2024 (ACP).- La destruction de la biodiversité de suite de l’abattage illicite des arbres dans les forêts primaires du territoire de Kabambare, a été dénoncée vendredi à Kindu, province du Maniema au centre-est de la République Démocratique du Congo par  la Société Civile environnementale, appris l’ACP.

« Nous sommes inquiétés par la destruction des forêts primaires dans le territoire de Kabambare, sous l’œil impuissant des pouvoirs publics provinciaux, cette destruction de la biodiversité n’aidera pas  la le pays d’atteindre les objectifs 30×30 auxquels le pays a souscrit pour conserver 30% de son territoire et répondre au développement des communautés autochtones alors que, ces forêts primaires sont des habitats privilégiés des grands singes, des éléphants et autres espèces animales rares et  protégées qui subissent une des conséquences de cette destruction sans mesure en territoire de Kabambare », a révélé Jean-Claude Sefu Bushiri, coordonnateur de cette structure citoyenne œuvrant dans la conservation de la nature au Maniema.

C’est à lui d’ajouter que « depuis un certain temps,  le territoire de Kabambare comptant plusieurs hectares des forêts primaires, est  victime de l’exploitation illicite des bois d’œuvre, des bois rouges dont l’espèce Mukula et d’une destruction en masse des forêts primaires longtemps préservées par des autochtones qui aujourd’hui est la cible des opérateurs économiques venant de partout qui serait en collaboration avec les pays voisins ».

Selon lui, cette exploitation se fait en collaboration avec la complicité de certaines autorités locales et provinciales, les communautés autochtones ne profitent en rien à cette destruction de nos ressources mais ce sont les pays voisins comme le Rwanda qui assurent le monopole des marchés des bois.

Des conséquences dues à la destruction des forêts primaires, notamment, la perturbation et le réchauffement climatique ainsi que l’insécurité alimentaire, sont déjà  enregistrées dans cette partie de la province du Maniema qui était considérée jadis comme grainier agricole dans la République, mais force est de constater qu’elle commence à perdre petit à petit sa place à cause de cette perturbation climatique.

« Cette exploitation illicite des bois par les exploitants forestiers qui se disent avoir des couvertures des autorités provinciales qui encouragent cette destruction des forêts primaires, est également considérée comme source des conflits  fonciers entre les populations autochtones. Cette façon d’agir des autorités provinciales du Maniema est une trahison ou une contradiction avec la vision du chef de l’Etat, le Président de la République Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo,celle de maintenir la RDC dans sa position de Pays solution en matière de changement climatique », a soutenu Jean-Claude Sefu.

Pour mettre terme à cette exploitation incontrôlée qui appauvrissent ces écosystèmes et laisse les communautés autochtones dans la pauvreté et dans le but de consolider de la conservation de la biodiversité dans le territoire de Kabambare, quelques recommandations ont été formulées par cette structure citoyenne, notamment l’interdiction expresse de la population de procéder à l’abattage illicite des arbres, mise en place d’urgence d’une équipe mixte, composée de la Société Civile dans sa diversité et la Société Civile Environnementale et Agro-Rurale du Congo (SOCEARUCO), dans le but de sensibiliser les communautés autochtones à l’importance de la conservation de la nature, la dénonciation en cas de fragrance de tout cas d’abattage d’arbres illicitement par les exploitants forestiers ainsi que l’interdiction aux exploitants d’exporter les planches déjà sciées  par voies illégales.

C’est dans ce contexte qu’il a sollicité l’implication du pouvoir judiciaire d’amorcer des poursuites judiciaires à l’endroit de tous les auteurs de cette barbarie environnementale afin d’arrêter cette hémorragie de la biodiversité forestière qui appauvrissent les communautés autochtones ne bénéficiant rien en terme de partage des bénéfices issus de l’exploitation des ressources naturelles.

ACP/C.L.

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