Goma, 04 novembre 2024 (ACP).- Une réunion d’échange pour lutter contre l’insécurité et la justice populaire au quartier Mugunga, commune de Karisimbi à Goma (Est de la République démocratique du Congo), à l’initiative de l’autorité municipale, s’est tenue lundi à l’intention des délégués de différentes couches sociales.
«Avant de commencer, je présente mes sincères condoléances à toutes les familles qui ont perdu les leurs et leurs biens dans cette insécurité. Soyons soudés, en faisant circuler l’information et en ayant l’habitude de communiquer entre nous pour ainsi éviter la justice populaire condamnable par la loi. Si tu prends un voleur, amène-le à la Police, car la justice, c’est à nous de la faire», a exhorté le bourgmestre de la commune de Karisimbi, le commissaire supérieur Jean Paul Elongi.
Cette autorité municipale a annoncé des mesures fortes face aux multiples cas d’insécurité décriés dans cette entité située à la lisière avec le territoire de Nyiragongo.
Le Commissaire supérieur Jean-Paul Elongi a surtout recommandé la culture de la dénonciation à ses administrés, rappelant que la sécurité est une affaire de tous et tout le monde doit y apporter sa contribution.
Les délégués de différentes couches sociales ayant participé à cette réunion ont manifesté leurs joie et satisfaction pour cette occasion leur offerte pour exprimer leurs desiderata.
«De prime à bord, nous remercions Dieu pour la présence de l’autorité parmi nous, dans notre quartier, car on attendait ce jour où nous pouvons nous exprimer au sujet de cette insécurité qui nous fait pleurer chaque jour. Pour moi, ce qui est à la base de cette insécurité, c’est la circulation incontrôlée des armes. Evidemment, il y a aussi le manque de moyen de déplacement pour les patrouilleurs», a fait observer Grâce Bahati Badesire, président de la jeunesse au quartier Mugunga.
Pour la société civile, forces vives du quartier Mugunga, l’insécurité endémique dans cette partie de Goma serait causée par les nombreuses positions tenues par les volontaires pour la défense de la patrie dits ‘’Wazalendo’’ où il est difficile de distinguer les faux et des vrais.
«Nous demandons aux autorités de voir comment régler l’affaire Wazalendo, car moi-même j’ai déjà compté 62 officiers autoproclamés colonels de Wazalendo. Et chaque colonel a cinq, voire six escortes qui font, chacune, ce qu’elles veulent. Si les autorités peuvent voir comment diminuer les effectifs des escortes et envoyer d’autres au front, cela nous arrangerait», a fait savoir Claude Rugo, président de la société civile au quartier Mugunga, pour qui «des bouclages systématiques dans les camps des déplacés permettraient de neutraliser des bandits qui sèment l’insécurité ici au quartier pour aller s’engouffrer dans les sites».
Les maisons de tolérance constituent également la base de l’insécurité décriée par les habitants au cours de cette réunion dont la convocation a été saluée par plus d’une personne.
«Nous voulons que cette réunion ne se limite pas seulement ici, car on a l’habitude de le faire seulement», a souhaité Claude Rugo pour qui prochainement, l’autorité fera mieux d’aller écouter les autres coins de la commune à travers une tribune d’expression populaire, tout le monde ayant le droit de s’exprimer.
C’est pour la 4ème fois que cette réunion se tient au quartier Mugunga; les quartiers Ndosho, Majengo et Mabanga Nord sont programmés pour la semaine prochaine.
ACP/JF