Sankuru: cri de détresse des agents du Service foncier victimes d’une perte salariale

Kinshasa, 10 novembre 2024 (ACP).- Un cri de détresse a été lancé, samedi aux autorités compétentes par les agents du service des Affaires foncières victimes d’une perte de salaires à Lodja, dans la province de Sankuru, au centre de la République démocratique du Congo, lors d’un entretien avec l’ACP.

«C’est avec un cri de détresse que je me confie à vous pour faire entendre ma voix auprès des autorités compétentes, en particulier Chef de l’État, le garant de la nation, Félix Antoine Tshisekedi, ainsi qu’à notre ministère de tutelle afin d’avoir un œil regardant sur ce problème lié à la perte de nos salaires, constatée depuis juin 2024. Ceci a entraîné un climat de méfiance auprès des agents du service des Affaires foncières», a indiqué M. Esema Yemba Patrice, secrétaire de bureau du service des Affaires foncières au Sankuru.

Et de poursuivre : « en effet, nos propres matricules sont utilisés illégalement par d’autres personnes non identifiées, qui abusent de la sueur de notre front».

«Nous assistons à ce phénomène qui, souvent, intervient lors de la paie. Nous n’avons pas accès à notre salaire jusqu’à ce que la banque nous dise que notre salaire ne correspond plus à notre nom, et finalement nous découvrons que quelqu’un d’autre a perçu notre salaire», a expliqué M. Yemba

Il a déploré cette situation qui met en péril de nombreuses familles victimes.

«Raison pour laquelle nous sollicitons l’implication des autorités gouvernementales, qui s’avère importante pour éclairer cette lanterne et démanteler le réseau des auteurs de ces actes abusifs qui tuent à petit feu les agents du service foncier de cette entité», a-t-il lancé.

Par ailleurs, un autre agent victime de la même situation a confié comme suit : « nous étions au nombre de sept personnes quand nous avons constaté cette affaire à la fin du mois de juin. Nous avons tout tenté pour récupérer nos salaires, malheureusement sans succès. Cela reste une lettre morte, et à notre étonnement, cette situation continue jusqu’à présent».

En 2021, il s’était produit des incidents similaires à celui de Lodja, où des agents de l’État se sont plaints de la substitution de leurs numéros matricules par d’autres individus, permettant à ces derniers de percevoir leurs salaires de manière frauduleuse, notamment les agents du service genre et famille, urbanisme et habitat.

Ce problème, largement documenté dans plusieurs rapports locaux, s’inscrivait dans un contexte d’instabilité administrative et de mauvaise gestion des ressources humaines dans la région.

Plusieurs démarches ont été effectuées à l’époque et les autorités avaient promis des réformes pour renforcer la sécurité des données personnelles des agents publics, mais ces promesses n’ont pas toujours été suivies d’actions concrètes.

Au regard des nombreuses plaintes qui ont été déposées par des fonctionnaires qui, même après avoir signalé ces cas de fraude, peinaient à obtenir réparation ou à récupérer leurs salaires.

Ce phénomène est devenu récurrent dans les administrations publiques du Sankuru où les difficultés de gestion et le manque de contrôle renforcent les cas de détournement par des individus profitant des failles du système.

ACP/C.L.

Fil d'actualités

Sur le même sujet