Sud-Kivu : campagne de sensibilisation des femmes  avec handicap et celles imputées de sorcellerie

Uvira, 4 décembre 2024 (ACP).- Une campagne visant à réduire les violences contre les personnes  vivant avec handicap et celles imputées de sorcellerie, a été au centre  d’une activité organisée par le service du genre, famille et enfant, mercredi, à Uvira dans l’est de la République démocratique du Congo, a constaté l’ACP.

« L’objectif de cette activité c’est de sensibiliser toute la communauté à respecter  les droits de la personne ou en particulier les femmes parce que ce sont aussi des personnes créées à l’image de Dieu, ayant aussi des droits dans la communauté, car nous avons observé souvent qu’une personne vivant avec handicap est marginalisée et stigmatisée par ses pairs en bonne santé physique », a dit Me Marie Mitila Ponga cheffe du service du Genre, famille et enfant dans la ville d’Uvira.

Selon elle, c’est dans le cadre de seize jours d’activisme qu’ils ont voulu organiser cette activité aujourd’hui malgré qu’ailleurs, elle a été célébrée hier.

« Notre souci, c’est lutter contre cette discrimination que nous observons dans la communauté Uviroise, parfois nous voyons des hommes qui enceintent les femmes handicapées et au terme de la grossesse, ces hommes abandonnent la femme et l’enfant au moment où c’est l’homme qui était venu auprès de la femme. Nous demandons aux  autorités d’avoir un œil regardant sur cet état de chose et de faire respecter les droits de chacun ; il faudrait que l’Etat prône aussi les personnes vivant avec handicap et les plaçant aux postes de décision », a-t-elle indiqué en substance.

Revenant sur leur stigmatisation et discrimination dans la communauté, une participante albinos dont le nom a été tu, a déclaré : «  nous sommes butées à plusieurs difficultés car il arrive parfois que vous êtes à la maison, les personnes vous insultent, crachent sur vous et ne vous considèrent pas à cause de votre état physique. Dans le quartier où je vis, il y a un voisin qui a fait passer la rigole nous séparant dans la parcelle nous laissée par mes parents, parfois aussi nous subissons le jet des pierres de la part des enfants ».

« Lorsque nous cherchons l’emploi, nous n’avons pas de considération  », a dit por sa part, Mlle Mapendo.

Plusieurs autres témoignages des personnes vivant avec handicap ont été entendus se disant très satisfaites pour l’organisation de cette activité qui a inclu non seulement les handicapés mais aussi les personnes en bonne santé physique, les jeunes et les cadres de base.

Cette activité a été soutenue financièrement par la GIZ –Qualipro dans le cadre de soutien de la campagne de 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre a-t-on appris.

ACP/ C.L.

Fil d'actualités

Sur le même sujet