Mbandaka, 15 mai 2025 (ACP).- Le moyen de transport en commun par vélo, couramment appelé « toleka » , est en train de disparaître à Mbandaka, chef-lieu de la province de l’Équateur, dans l’ouest de la République démocratique du Congo, laissant la place aux motos, a constaté jeudi l’ACP.
« Nous faisons face à un sérieux problème de clientèle. Les motos ont pris le dessus et nos clients préfèrent désormais les motos au lieu des vélos. Tous les anciens » tolekistes »( propriétaires de vélos ) ont changé de camp ; certains ont acheté leurs propres motos, tandis que d’autres ont signé des contrats avec des propriétaires de motos pour un versement quotidien. Même si le tarif du transport à vélo est de 500 francs congolais, les gens choisissent la moto qui coûte 1000 francs », a déclaré Fiston Eleli, président des tolekistes de la ville de Mbandaka.
Pour Mme Claudine Mpia, une cliente des tolekistes interrogée par l’ACP : « Si je prends ce moyen de transport, c’est uniquement en raison du prix abordable de 500 fc par course. Mais si j’ai un peu plus d’argent, je préfère opter pour la moto car elle est beaucoup plus rapide que le vélo, malgré la différence de prix. De plus, monter sur un vélo peut provoquer des douleurs au dos, surtout sur des routes pleines de trous. Et si je suis bien habillée, je ne prendrai pas le vélo ; je préfère la moto parce qu’à Mbandaka, si quelqu’un vous voit sur un vélo, il saura que vous manquez d’argent et cela devient même une source de honte ».
De son côté, M. Pierre Ngola a ajouté : « personnellement, je préfère prendre le vélo plutôt que la moto car les accidents impliquant des vélos sont moins fréquents que ceux impliquant des motos ».
« Aujourd’hui, tous ces anciens tolekistes qui sont devenus motards n’ont pas reçu de formation pour conduire ; ce sont eux qui causent des accidents répétés dans la ville. C’est pourquoi j’hésite à prendre une moto même si j’en ai les moyens », a-t-on fait remarquer dans la ville.
Il est à noter que ces anciens modèles de transport en commun » Toleka » avaient connu un essor dans les années 2000 à Mbandaka en raison du manque de motos et d’autobus. Actuellement, utiliser ce moyen de transport est devenu une honte pour beaucoup, notamment pour les jeunes filles, et il n’est plus utilisé que par une certaine catégorie de personnes ayant un faible pouvoir d’achat.
ACP/JF