Mbujimayi, 19 mars 2024 (ACP). – 61% des femmes sont comptées parmi les personnes vivant avec le VIH/SIDA et soumises au traitement, dans la province du Kasaï Oriental, au centre de la République démocratique du Congo, a déclaré mardi à l’ACP, le secrétaire exécutif provincial du Programme multisectoriel de lutte contre le sida (PNMLS).
« Les statistiques même au niveau de la province démontrent clairement que les femmes sont plus touchées que les hommes. Lorsqu’on voit la cohorte des personnes vivant avec VIH qui sont sous traitement, 61% sont les femmes. Ce que la proportion de femmes par rapport aux hommes est plus élevée, le virus a tendance à se féminiser », a dit Albert Mutombo Mutombo, secrétaire exécutif provincial du PNMLS.
Il a donné les différentes causes qui sont à la base de cette situation dont les rapports sexuels précoces, l’ignorance et la mauvaise influence.
» Parmi les causes, nous pouvons évoquer les rapports sexuels précoces, c’est vrai que certaines études montrent clairement que les jeunes filles ont des rapports sexuels un peu plus tôt que les hommes. Un autre aspect qu’il ne faut pas négliger est le mariage précoce. Il y a aussi l’ignorance, même les études démontrent que les hommes sont beaucoup plus à la scolarité que les femmes, c’est un facteur aussi qui peut être à la base. Il faut ajouter à cela l’activité sexuelle non protégée, parfois influencées par les médias et les amis, et il y a parfois des rapports sexuels forcés avec les cas de viol », a expliqué M. Albert Mutombo.
Et de poursuivre : « la pauvreté aussi, certaines personnes ont les rapports sexuels moyennant un peu d’argent juste pour satisfaire certains besoins essentiels. Il y a également la prostitution, l’exploitation sexuelle, même le manque de communication entre parents et enfants, parce qu’ici chez nous, parler de la sexualité est un sujet tabou et cela peut causer le manque d’accès à la bonne information et même l’éducation en matière de santé sexuelle ».
Pour faire face à cette situation dramatique et prévenir ainsi le pire, le secrétaire exécutif provincial de PNMLS conseille aux non mariés de s’abstenir des rapports sexuels et aux mariés la bonne fidélité.
« Pour celles qui ne sont pas mariées, nous demandons l’abstinence. Mais pour celles qui sont en couple, nous demandons à ce qu’elles puissent avoir une bonne fidélité, c’est-à-dire de limiter les rapports sexuels à leurs conjoints. Celles qui ne sont pas mariées et pensent qu’elles ne peuvent pas se maîtriser, nous demandons à celles-là de pouvoir porter systématiquement les préservatifs s’il y a un rapport sexuel occasionnel », a-t-il souligné avant d’exhorter les femmes enceintes à fréquenter la consultation prénatale (CPN), de manière à connaître leurs statuts sérologiques en vue de se protéger et de protéger aussi l’enfant. ACP/C.L.