Kinshasa, 18 août 2022 (ACP).- 270 zones de santé sur les 519 que compte la République démocratique du Congo (RDC), y compris celles de Kinshasa, sont endémiques de l’onchocercose ou cécité de rivière, a indiqué jeudi à l’ACP, Dr Sylvain Mupoyiwa Mpoyi, spécialiste en parasitologie au Programme national des maladies tropicales négligées (PNMTE).
Pour le Dr Sylvain Mupoyiwa, l’onchocercose est une maladie tropicale négligée qui rend aveugle et qui est causée par un parasite appelé « Onchocerca volvulus ». La cécité de rivière est une maladie à transmission vectorielle à partir d’une mouche noire appelée «simulie».
Il a souligné que l’onchocercose se caractérise par deux signes, à savoir des liaisons dermatologiques avec de très fortes démangeaisons qui détériorent la peau, et des liaisons au niveau des yeux qui provoquent un défigurement et une déficience visuelle pouvant aller jusqu’à rendre une personne aveugle.
Le traitement de l’onchocercose, a-t-il dit, se fait par masse et non par cas, c’est-à-dire, en fonction d’un échantillon prélevé dans un territoire. « S’il y a présence des mouches noires et de courant d’eau rapide dans une contrée, le programme peut confirmer la maladie sur base d’un nombre élevé de cas détectés dans la zone de santé. Dans les zones de Santé endémiques disséminées à travers le pays, la direction du Programme national des maladies tropicales négligées distribue gratuitement l’ivermectine, médicament connu aussi sous le nom de « Mectisant », pour traiter et prévenir l’onchocercose. On administre l’ivermectine pour combattre la microfilaire et pour prévenir et traiter l’onchocercose, transmissible à l’homme lors des contacts répétés avec des simulies infectées.
Toutes les 26 provinces de la RDC sont sous la menace de la cécité de rivière
La situation épidémiologique de l’onchocercose ou de la cécité de rivière en RDC est de plus en plus inquiétante, car toutes les vingt-six provinces sous la menace de l’onchocercose, a affirmé le spécialiste en parasitologie.
Il a précisé qu’en RDC, la mouche noire ou simulie, vecteur de l’onchocercose, est retrouvée spécialement dans les cours d’eau ayant le courant d’eau rapide. La contrée d’Inga, dans la province du Kongo Central, où se trouve le barrage hydroélectrique sur le fleuve Congo, est un foyer très important de cette mouche.
En Effet, le Programme national des maladies tropicales négligées distribue l’ivermectine à tous les habitants de la contrée. Le Dr Sylvain Mupoyiwa a fourni la situation de la population à risque de l’onchocercose en RDC de la manière suivante : Kasaï (5.489.023) ; Kasaï Central 5.380.625; Lomami (4.117.522) ; Nord-Kivu (4.023.879); Ituri (3.276.733) ; Maniema (2.709.192) ; Tshopo (2.585.577) ; Kasaï Oriental (2.125.060) ; Sud-Ubangi (2.113.735) ; Kongo Central (1.768.334) ; Tshuapa (1.702.438) ; Kwilu (1.609.220) ; Sankuru (1.486.032) ; Equateur (1.415.558) ; Bas-Uélé (1.391.508) ; Haut-Uélé (1.367.610) ; Nord-Ubangi (1.314.032) ; Kwango (1.082.942); Mongala (850.631) ; Lualaba (882.093) ; Haut-Katanga (690.399) ; Kinshasa (634.087) ; Haut-Lomami (485.812) ; Sud-Kivu (424.384) ; Tanganyika (371.463) ; Mai-Ndombe (255.759).
Selon des études de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), plus de 99% de sujets infectés par l’onchocercose vivent dans 31 pays africains. On retrouve cette maladie également dans certains foyers en Amérique latine et au Yémen.
Les maladies tropicales négligées sont un groupe de diverses maladies tropicales fréquentes au sein des populations à faible revenu dans les régions pauvres d’Afrique, d’Asie et d’Amérique.
ACP/KHM/CDN