Kinshasa, 29 février 2024 (ACP).- La carte nationale d’assurance maladie (CNAM) a été lancée jeudi à Kinshasa, en République démocratique du Congo, au cours d’une cérémonie officielle de signature de contrat entre l’Agence nationale de l’Ingénierie Clinique et du Numérique de la Santé (ANICNS) et ses partenaires (UBA et VISA).
«C’est dans le cadre de l’effectivité de la mise en œuvre de la Couverture santé universelle (CSU) que l’ANICNS a la responsabilité de conduire la transformation digitale du système de santé en RDC, en livrant une carte biométrique aux ayants droit aux services», a déclaré Jean Thierry Kalombo, directeur général de l’ANICNS.
«C’est sous le leadership du Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, que le gouvernement de la RDC a pris l’engagement ferme de mettre en place un système de la Couverture santé universelle pour permettre à tout Congolais d’accéder aux soins de santé de qualité tout en bénéficiant d’une protection financière», a-t-il renchéri.
M. Kalombo a fait savoir que cette carte biométrique et polyvalente combine les fonctionnalités bancaires et de santé, offrant de nombreux avantages, notamment elle favorise la prise en charge optimale des bénéficiaires de la CSU, améliore le circuit du patient dans les établissements des soins de santé et assure une gestion efficace des données de santé.
«La carte nationale d’assurance maladie (CNAM) dématérialise le paiement en santé, instaure le concept hôpitaux sans papiers et sans tâches, simplifie le processus d’accès aux services de santé en offrant une identification unique et en facilitant la portabilité du dossier patient informatisé», a ajouté le directeur général de l’ANICNS.
«À ce jour, nous nous engageons avec nos partenaires dont UBA (United Bank for Africa) et VISA, pour la production à grande échelle de la CNAM», a-t-il indiqué.
Il a rappelé que ce moment historique représente une étape importante dans la réalisation des objectifs à atteindre concernant la transformation digitale du système de santé en RDC.
Le directeur général de l’ANICNS a fait savoir que la CNAM, à travers sa mise en opération, offre une opportunité de sensibiliser la communauté assurable et les parties prenantes sur l’avantage direct et indirect résultant de son utilisation telle que la mobilisation des ressources additionnelles aux organisations de la solidarité nationale en appuie au Fonds de Solidarité de Santé.
CSU : les objectifs de la stratégie du ministère de la Santé expliqués
De son côté, le Dr Roger Kamba, ministre de la Santé publique, Hygiène et Prévention a évoqué les objectifs stratégiques de son ministère par rapport à la CSU. «Le premier objectif est de rallonger l’espérance de vie des Congolais, qui est actuellement inférieure de 3 ans de la moyenne africaine et le deuxième est de participer au développement économique du pays à partir du secteur de la santé», a-t-il expliqué.
«La plupart de nos populations sont en dehors du système étant donné qu’ils ont été exclus du point de vue financier de l’accessibilité aux soins de santé. Aujourd’hui, pour atteindre les 80% de nos populations qui sont en économie informelle, nous devons trouver des méthodes innovantes», a-t-il indiqué.
Le Dr Kamba a signifié que la carte santé Visa est, d’une part, une carte bancaire, de transfert, d’opérations, et d’autre part, un des moyens pour atteindre les populations et faciliter les cotisations au niveau de la CSU.
Plusieurs étapes ont été franchies dans la mise en œuvre de la CSU dont la loi sur la santé promulguée par le Président Tshisekedi en mars 2023, obligeant tous les citoyens congolais à disposer d’une assurance maladie.
«D’autant plus que cette obligation est faite par la loi, il va de soi que la carte de santé devienne aussi obligatoire. Elle sera appuyée par un décret du Premier ministre qui facilitera la mise en place de ce dispositif». Il sied de rappeler que l’UBA a préfinancé 500.000 cartes nationales d’assurance maladie.
ACP/KHM/ODM