Kinshasa, 12 décembre 2024 (ACP).- Le fait de vivre dans un environnement très insalubre est l’une des causes des problèmes de santé mentale pour de nombreux habitants de la ville de Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (RDC), selon un psychologue clinicien qui s’est confié jeudi à l’ACP.
« A Kinshasa, la cohabitation pacifique des êtres humains avec la saleté est l’une des causes des problèmes de santé mentale. Les gens ne sont plus gênés de vivre dans l’insalubrité, voire d’utiliser la saleté comme étalage pour écouler leurs marchandises, et des clients achètent sans se préoccuper de l’environnement insalubre », a déclaré Josué Ozowa, psychologue clinicien au Centre neuro-psycho-pathologique (CNPP) et au Centre Telema de Kinshasa. « La santé mentale, c’est la notion du bien-être qui consiste en une satisfaction du mode de vie que l’on mène. La façon dont une personne est satisfaite de sa vie dépend de sa santé mentale », a-t-il encore dit.
Il a indiqué que la notion du bien-être renvoie à une autre dimension qui est celle du mal être. Le mal être est le fait de mettre tout le monde mal à l’aise, même s’ils ne sont pas la cause. Le mal être a comme signes les injures, le manque de sommeil, la fatigue chronique et les maladies psychosomatiques qui provoquent un trouble mental. A Kinshasa, a-t-il fait remarquer, il y a plusieurs facteurs qui peuvent favoriser le mal être, notamment l’insécurité économique (chômage, faibles revenus) et le manque d’attention des personnes qui sont chères. M. Ozowa a fait savoir que l’environnement joue un rôle crucial dans la santé mentale.
Dans une famille où les parents ont l’habitude de se battre, les enfants auront tendance à être brutaux. C’est ainsi qu’on fait face aux enfants accusés de sorcellerie. Un suivi psychologique est très nécessaire dans ce genre de cas. Une personne qui a un problème de santé mentale a difficile à s’intégrer dans la société. La consommation abusive des produits psychoactifs (drogue, chanvre, boisson fortement alcoolisée) crée la dépendance. Malheureusement, a-t-il déploré, à Kinshasa la majorité des jeunes sont des consommateurs des substances nocives.
Le stress post traumatique est à la base du mal être, le désordre dans la circulation routière et dans la vie quotidienne, les inondations, les coupures d’eau et d’électricité et le fait de s’habituer aux choses anormales engendrent des problèmes de santé mentale. Il a donné quelques recommandations pour avoir une bonne santé mentale. Il s’agit, notamment de faire le check-up mental chez le spécialiste, de savoir détecter l’art qui nous passionne en dehors de la routine (chanter, dessiner, jouer au basket ou football) pour se défouler du stress, de faire de l’exercice physique, d’avoir le temps de se divertir et de bien rire. Les facteurs de risque des problèmes de santé mentale sont visibles partout à Kinshasa, malheureusement ils sont soit négligés, soit ignorés, a-t-il conclu. ACP/