Kinshasa, 23 février 2025 (ACP).- La prise en charge des prématurés extrêmes a été au menu d’un colloque organisé samedi à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo(RDC), par le Centre médical Diamant (CMD), en vue de contribuer à l’amélioration du pronostic vital de ces types de cas à travers la ville.
« Ce colloque a été axé sur la prise en charge des prématurés extrêmes. Son but est la création d’un réseau de périnatalité pour la mutualisation des compétences entre les médecins opérant dans ce domaine à travers la ville de Kinshasa, pour essayer tant soit peu de réduire ce fléau qu’est la prématurité avec tous ses conséquences », a déclaré le Dr Eloge Ilunga, chef de service de gynécologie obstétrique au CMD.
Il a, dans son exposé intitulé « Quels protocoles des transferts des gestantes présentant un risque d’accouchement prématuré », indiqué que « le fait de travailler en électron libre ne nous permettra pas de contourner les difficultés et de repousser nos limites, le CMD a une expérience à faire valoir et à partager avec les autres confrères dans la prise en charge des grands et extrêmes prématurés ».
Dans ce même registre, le Dr Ilunga, qui est aussi gynécologue obstétricien au CMD, a soutenu que les statistiques de la prématurité sont très parlantes, voire inquiétantes. « Parce qu’on retrouve aujourd’hui dans la partie subsaharienne de l’Afrique, 65 millions de prématurés qui représentent en gros 65% de tous les prématurés du monde entier. Donc plus de la moitié des prématurés dans le monde se retrouvent en Afrique subsaharienne. 9 prématurés sur 10 en Afrique vont mourir alors que sous d’autres cieux, c’est seulement 1 prématuré sur 10 qui va mourir », a-t-il affirmé.
De son côté, le Dr Bertin Kadima, chef de service de pédiatrie au sein du CMD, a analysé la contribution de son établissement des soins dans l’amélioration du pronostic vital des grands et extrêmes prématurés à Kinshasa.
Pour le pédiatre, ce colloque était une occasion pour voir dans quelle optique s’investir pour améliorer la qualité de vie des nouveaux nés prématurés, particulièrement les grands et les petits prématurés.
« Nous voulons que l’expérience que nous avons au CMD soit étendue auprès d’autres structures de la ville de manière à ce qu’un réseau périnatale de prise en charge des extrêmes et des grands prématurés puisse voir jour de manière à pouvoir travailler en synergie », a-t-il dit
Un appel à l’action
Les participants au colloque sur la prise en charge des prématurés externes
Par ailleurs, Nina Ekabani, gestionnaire de communication, suivi et évaluation du CMD, a laissé entendre que ce colloque n’est pas seulement une plateforme de discussion, mais un appel à l’action.
« Aujourd’hui, nous sommes réunis pour partager nos connaissances, nos expériences et nos innovations. Ensemble, nous devons nous engager à atteindre 100% de réussite dans la prise en charge des prématurés extrêmes. Chaque progrès, aussi minime soit-il, peut faire une différence significative », a-t-elle dit.
« Partageons nos meilleures pratiques et développons des protocoles de soins adaptés et humains. La collaboration interdisciplinaire est essentielle : pédiatres, obstétriciens, infirmiers, psychologues ont un rôle crucial à jouer », a-t-elle préconisé.
Elle a, dans cette optique, conseillé les professionnels de santé locaux de faire toujours preuve de compassion et d’empathie dans leur pratique en soutenant les familles et en écoutant leurs craintes.
La mission du CMD à travers son service de néonatologie est d’accueillir et de prendre en charge les nouveaux nés dont les prématurés nés à partir de la 27ème semaine. Son équipe utilise les techniques les plus adaptées en réanimation et en soin intensif du nouveau-né pour une issue favorable.
ACP/C.L.