Le risque de la bioaccumulation des traces métalliques dans les poissons du fleuve Congo, expliqué par une spécialiste

Kinshasa, 09 juillet 2022 (ACP).- La Pr Paola Mwanamoki Mbokoso, chimiste et nutritionniste à l’Institut supérieur des techniques médicales (ISTM) a expliqué jeudi, à Kinshasa, dans son étude le risque de la bioaccumulation des traces métalliques dans les poissons du fleuve Congo, lors de son exposé à la première conférence sur les défis du développement de la RDC.

Cette étude présente un intérêt sur le plan scientifique en fournissant des résultats d’analyse sur les teneurs des traces métalliques dans quelques espèces des poissons du système lagunaire kinois. Elle pourra fournir également des recommandations palliatives à plusieurs problèmes.

Selon elle, ces résultats constituent un solide argument quant à la sensibilisation de la population aux risques toxicologiques et sanitaires auxquels elle est exposée, sur la qualité des poissons en ce qui concerne la pollution métallique.

En Afrique comme partout dans le monde, a-t-elle dit, l’explosion démographique, l’exode rural et la dégradation de l’environnement constituent de grandes menaces qui pèsent sur l’humanité, ajoutant que la population urbaine de la RDC représentait environ 31% du total national en l’an 2000, avec un taux de croissance annuelle de 4 %.

Pour elle, les exigences actuelles en matière de nutrition veulent que la population consomme plus de poissons que de viandes des animaux, car il a été constaté une recrudescence des maladies que ces dernières provoquent dans l’organisme.

En effet, a souligné la Pr Mwanamoki Mbokoso, plusieurs métaux lourds peuvent être très dangereux pour la santé de l’homme et pour les autres êtres vivants lorsqu’ils sont présents dans l’environnement à des concentrations élevées.

Elle a fait remarquer que la présence des éléments traces métalliques dans les milieux aquatiques induit les effets dévastateurs sur la balance écologique de l’environnement aquatique.

Elle a fait savoir que l’objectif général de cette étude est d’évaluer le niveau de contamination des poissons du Pool Malebo en éléments traces métalliques. Les objectifs spécifiques consistent à déterminer les teneurs en protéines, en lipides dans les poissons de même espèce, mais de taille et d’âge différents.

Pour elle,  les résultats de l’échantillon des poissons prélevés au port de Baramoto, notamment le Liyanga, Lilangua et d’autres de différents âges, montrent que ces poissons ne doivent pas être consommés régulièrement, car ils contiennent des éléments très toxiques pour la santé de l’homme.

Elle a affirmé que l’étude donne plusieurs recommandations, notamment la nécessité d’entreprendre une étude épidémiologique sur les différentes intoxications dues aux éléments traces métalliques ainsi que la répétabilité en élargissant la gamme d’espèce des poissons ; la nécessité d’établir un programme de surveillance régional pour la qualité de l’eau dans le fleuve Congo, ainsi que la nécessité des mécanismes de traitement des eaux usées pour guider la gestion des déchets urbains à Kinshasa afin de réduire les charges de contamination du fleuve Congo ; la nécessité  de mettre au point les stratégies efficaces qui sont récentes et visent à poursuivre une gestion intégrée qui minimiserait la production des déchets à réutiliser, à séparer et recycler.

Selon elle, l’encouragement d’une recherche fondamentale intense conduira à faire un diagnostic incontestable du milieu, afin d’en évaluer l’importance de l’impact tout en tenant compte de l’influence climatique sur la spéciation des polluants. ACP/ RNL/ KJI

Fil d'actualités

Sur le même sujet