Kinshasa, 14 novembre 2024 (ACP).- L’élimination du cancer du col de l’utérus en République démocratique du Congo (RDC) est au centre d’un forum national, programmé du 14 au 16 novembre, lancé jeudi à Kinshasa par le ministre de la Santé publique, Hygiène et Prévoyance sociale.
« La responsabilité que vous avez pendant ce forum, c’est de décanter le chemin qui va permettre à ce que la RDC arrive à des résultats qui permettent que nos mamans et petites filles survivent au cancer du col de l’utérus », a déclaré le Dr Roger Samuel Kamba, ministre de la Santé. « Nous avons réceptionné des kits de test et de dépistage du cancer du col de l’utérus. Ils vont permettre non seulement de dépister précocement, mais de traiter des lésions pré cancéreuses », a-t-il ajouté.
Le Dr Kamba a par la même occasion salué l’engagement des prestataires de santé ainsi que des partenaires tant techniques que financiers dans la lutte contre le cancer.
De son côté, la Dre Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a fait savoir que le cancer du col de l’utérus constitue la principale cause de décès de cancer chez les femmes en Afrique sub-saharienne et un important problème de santé publique.
« La bonne nouvelle est que ce cancer peut être évité grâce à la vaccination et peut être traitée au stade précoce », a-t-elle précisé.
Elle a salué les efforts du gouvernement congolais de planifier l’introduction du vaccin contre le papillomavirus humain chez les jeunes filles dont l’âge varie entre 9 et 14 ans au début 2026. « Je suis consciente de la réticence que peut avoir la population vis-à-vis de ce vaccin au regard du faible niveau de prescription du risque et le fait de cibler spécifiquement les jeunes filles », a-t-elle ajouté.
Elle a noté que les expériences d’autres pays comme le Cameroun et Sao Tomé et Principe montrent que ce vaccin marche bien et contribue à réduire significativement l’incidence du cancer du col.
Le gouvernement s’engage à renforcer la sensibilisation au cancer du col de l’utérus
Par ailleurs, le coordonnateur du conseil national de la couverture santé universelle (CNCSU), le Dr Polydore Kabila a indiqué que le gouvernement et le CNCSU s’engagent à renforcer la sensibilisation par le biais des leaders communautaires et des organisations de la société civile pour promouvoir une conscience collective et pro active autour de la prévention et du dépistage de ce type de cancer.
« Aujourd’hui nous franchissons une étape importante avec l’intégration d’une stratégie importante d’élimination du cancer du col dans notre pays. Avec l’appui du gouvernement et dans le cadre du programme de la maternité gratuite et des soins prénatals, nous comptons dans les prochains mois, prendre l’opportunité dans chaque consultation prénatale et post natale pour non seulement faire un suivi pour les futures mères, mais aussi de transformer ce suivi en une opportunité d’éducation par rapport au risque du cancer du col », a-t-il annoncé.
Le Dr Bienvenu Lebwaze, directeur du Centre national de lutte contre le cancer (CNLC) a, quant à lui, indiqué qu’il y a beaucoup de défis à relever dans l’élimination du cancer utérin.
« Je reste convaincu qu’en réunissant nos forces nous allons mettre en place des stratégies innovantes et contextualisées pour atteindre les cibles », a-t-il souhaité.
Le cancer du col de l’utérus est causé par une infection persistante par le virus du papillome humain (HPV).
ACP/C.L.