Les conséquences des interruptions volontaires de la grossesse expliquées au Kasaï Oriental (Un médecin)

Mbujimayi, 27 février 2024 (ACP).– Les conséquences de l’interruption volontaire de la grossesse (IVG), surtout lorsqu’elle est faite par une personne qui n’est pas du corps médical ou personnel soignant, ont été expliquées par un médecin lors d’une interview mardi avec l’ACP, après que la population d’un quartier de la commune de Bipemba, ville de Mbujimayi au chef-lieu du Kasaï Oriental, province au centre de la République démocratique du Congo, ait extrait de la fausse septique, un bébé vivant jeté par une fille qui voulait s’en débarrasser en catimini, pour dissimuler une grossesse qu’elle portait jusqu’à termes.

« Les conséquences de l’interruption volontaire de la grossesse réalisée dans des structures sanitaires qui n’ont pas de matériels appropriés ou du personnel non qualifié, sont très néfastes chez la mère dans le sens qu’il peut y avoir une hémorragie post-avortum qui va entrainer une anémie voire des complications majeures sur la santé. Et ces complications peuvent aller plus loin jusqu’à une perte de connaissance. Hormis les complications que l’on peut avoir sur l’état général de la santé de la mère, il peut y avoir aussi des complications lointaines, on a fait un curetage et on n’a pas enlevé tous les débris au niveau du placenta, cela va créer une autre pathologie qui est plus compliquée qu’on appelle endométriose chez la femme, et cela va rester pour toute la vie », a laissé entendre Dr Dieudonné Tshimanga, médecin directeur de l’hôpital général de référence Kayembe, dans la commune de Diulu.

Et d’ajouter , « Nous avons enregistré 5 ou 6 cas depuis le début de cette année, provenant des centres de santé et de la cité. Souvent, ce sont les jeunes filles que nous accueillons, et ces dernières reçoivent des conseils de partout pour ne pas garder la grossesse en prenant divers produits. Et lors de la prise de produit, on remarque que l’interruption ne s’est pas réalisée, cela engendre des complications, telles que l’hémorragie cataclysmique, l’utérus en putréfaction, et cela est souvent enregistré chez les jeunes filles ».

Le médecin a par ailleurs, demandé aux jeunes filles qui ne sont pas encore mariées, de ne pas interrompre les grossesses, tout en expliquant que l’interruption volontaire est autorisée ou est légale seulement pour les femmes mariées dans le projet de planification familiale, pour l’espacement de naissance afin de protéger la santé de l’enfant qui est encore tout petit.  « L’interruption volontaire de la grossesse clandestine, comme on appelle, est déconseillée de vive voix aux jeunes filles non mariées, de peur de se retrouver avec l’utérus amputé, parce qu’il y a des filles qui ont l’utérus amputé sans être mariées », soutient Dr Tshimanga. 

« L’Etat doit utiliser la chicotte pour punir les charlatans qui exercent un métier dont ils ne maîtrisent aucune règle.  Que l’Etat puisse se charger des charlatans qui s’évertuent à faire cette pratique dans la cité, parce que ces derniers temps, c’est devenu très fréquent, et cela a pris de l’ampleur. Il y a des jeunes filles qui sont expérimentées en la matière d’interruption et conseillent aux autres de prendre tel ou tel autre produit, oubliant que l’organisme de chacun est différent des autres. Du coup, si les produits agissent sur les unes,  ça peut ou ne pas agir sur les autres », a-t-il conclu.

ACP/Kayu

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