Kinshasa, 31 octobre 2024 (ACP).- Les urgences obstétricales constituent un sérieux problème de santé publique en République démocratique du Congo(RDC), à cause de leur incidence et de leur taux de mortalité, a appris l’ACP jeudi, d’un entretien.
« Les urgences obstétricales qui désignent les situations critiques survenant pendant la grossesse, l’accouchement, ou le post-partum (la période suivant l’accouchement), constituent un sérieux problème de santé publique en République démocratique du Congo à cause de leur incidence et de leur taux de mortalité. Elles nécessitent une intervention médicale rapide pour protéger la santé de la mère et du bébé », a déclaré le Dr Pautien Badimani, Coordonnateur de l’Asbl Cortex Santé RDC.
S’appuyant sur les statistiques de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), ce médecin a indiqué que près de 800 femmes meurent par jour dans le monde des causes évitables liées à la grossesse et à l’accouchement. Un décès maternel est survenu presque toutes les deux minutes en 2020. « En RDC, malgré les progrès réalisés, le taux de mortalité demeure encore élevé car, selon le rapport des surveillances de décès maternel et riposte produit en 2022, le pays est passé de 693 décès pour 100.000 naissances en 2016 à 573 décès pour 100.000 naissances en 2022 », a-t-il dit.
Organisation prochaine d’une conférence sur les urgences obstétricales
Par ailleurs, le Dr Pautien Badimani a, par la même occasion, annoncé la tenue d’une conférence sur les urgences obstétricales et avortement (Protocole de Maputo) du 08 au 09 novembre à Kinshasa en présentiel et en ligne. « L’objectif de ces assises est de renforcer les capacités des prestataires de soins en accélérant le processus d’intégration des recommandations des sociétés savantes afin d’améliorer la prise en charge et réduire le taux de mortalité maternelle », a soutenu le Dr Badimani.
« Nous voudrions qu’à travers nos différentes plateformes, notamment internet, atteindre plusieurs professionnels de la santé, surtout dans les provinces en carence des spécialistes en gynécologie et obstétrique où la prise en charge des femmes enceintes est assurée par des médecins généralistes, parfois ne disposant pas de nouvelles recommandations des sociétés savantes », a-t-il ajouté. Le Dr Badimani a souligné que ces assises visent également à informer les participants de la problématique liée à l’applicabilité ou non du protocole de Maputo dans le contexte de la RDC.
Le Coordonnateur de l’Asbl Cortex Santé RDC a appelé à l’implication et à la participation de la Présidence de la République, du ministère de la Santé publique et autres acteurs politiques, de la communauté médicale, des acteurs dans la lutte pour les droits des femmes ainsi que des juristes pour l’atteinte des objectifs poursuivis par cette activité. Organisée par l’Asbl « Cortex Santé RDC », cette activité a pour finalité d’attirer l’attention des autorités politiques, principalement le Chef de l’État, Félix Antoine Tshisekedi en ce que sa vision de matérialiser la Couverture santé universelle (CSU) axée tout d’abord sur la gratuité de la maternité qui implique un personnel bien qualifié pour une meilleure prise en charge. ACP/