Kinshasa, 23 décembre 2022 (ACP).- L’Organisation mondiale de la santé (OMS) vient d’annoncer l’éradication de la maladie « dracunculose » appelée communément « le ver de Guinée » en République démocratique du Congo (RDC), a fait savoir jeudi au cours d’une interview avec l’ACP, le directeur du Programme national de l’éradication de la dracunculose en RDC (PNED), Dr Serge – Antoine Nkoyi Mbilo.
Cette certification, a-t-il indiqué, fait suite à une évaluation approfondie du dossier du pays présenté par les responsables de la RDC à l’OMS. Elle a été menée par la Commission internationale pour la certification de l’éradication de la dracunculose (ICCDE) et a été complétée par une visite dans le pays d’une équipe internationale de certification entre le 19 juillet et le 6 août 2022.
Le directeur général de l’OMS, Dr Tedros Adhanom Gebreyesus a relayé cette information lors d’une réunion virtuelle, le jeudi 15 décembre 2022. Il a, à cette occasion, adressé ses plus chaleureuses félicitations au ministre de la Santé de la RDC, le Dr Jean-Jacques Mbungani Mbanda, ainsi qu’à toutes les équipes de terrain qui ont travaillé sans relâche pour franchir cette étape importante.
« La dracunculose est la première maladie à être éradiquer en RDC. Nous sommes lancés au travail et voilà le résultat est concret. L’organisation mondiale de la santé a pris la décision de certifié éradiquée cette pathologie en république démocratique du Congo. Et cela ne nous laissera pas un sentiment de joie festive mais nous donne, encore des stratégies pour qu’à la période poste certification qu’il n’y ait pas la nouvelle introduction de cette maladie », a-t-il déclaré.
Il a ajouté : « la réalisation de cette démarche a connu l’implication personnelle du chef de l’État Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo que je salue en passant, du premier ministre et tout le gouvernement, particulièrement le ministre de la santé, Dr Jean-Jacques Mbungani ». « Cette maladie a existé en RDC à l’époque coloniale et on a recensé environ 518 personnes atteintes dont la majorité dans l’espace Kasaï, soit 341 cas », a dit le Dr Nkoy.
« De 1958 à 2002, a-t-il poursuivi, était une période silencieuse, c’est à dire il n’y avait pas une structure appropriée du ministère de la santé ou un programme pour s’occuper de la lutte contre la Dracunculose. Et c’est en 2002 que le ministère de la santé a mis en place le Programme national d’éradication de la dracunculose (PNED) ».
« En 2007, la RDC via le PNED a élaboré un rapport pays pour demander la certification de cette maladie malheureusement la démarche a été rejetée et des années plus tard elle a soumis une deuxième demande qui a cette fois-ci abouti à la certification ».
Le Dr Nkoy a noté que le PNED passe maintenant dans la phase de post certification de la maladie et a pour mission, la surveillance épidémiologique, la sensibilisation de la population aux règles d’hygiène, la formation des agents sanitaires ainsi que la vulgarisation du système de récompense moderne.
« Ces activités de surveillance se feront pour éviter la résurgence de la maladie dans le pays et les prochaines étapes sont celles de la mise en place d’un plan stratégique poste certification avec les activités qui ont été retenu par l’OMS pour que nous puissions nous lancer dans la surveillance poste frontalières étant donné que nous sommes entouré des pays endémiques notamment, le Soudan du sud, l’Angola et le soudan », a -t-il dit souligné.
« De même à l’interne nous allons sensibiliser la population et aussi travaillé avec d’autres structures telles que le ministère de pêche et élevage et celui de l’environnement afin de fournir de l’eau potable pour éviter les contagions », a précisé le Dr Nkoy. Pour prevenir cette pathologie, le directeur du PNED a invité la population à prôner l’hygiène alimentaire, surtout à consommer de l’eau potable. ACP/Kayu/JLL/Thd