L’usage abusif des antibiotiques favorise la résistance des microbes (médecin)

Kinshasa, 1er décembre 2023 (ACP).- L’usage abusif des antibiotiques favorise la résistance des microbes et peut entraîner la mort du patient, a appris jeudi l’ACP auprès d’un médecin à Kinshasa en République démocratique du Congo (RDC).

« L’usage irrationnel des antibiotiques peut augmenter non seulement le coût du traitement mais aussi peut entraîner la mort des malades. Un grand nombre de malades meurent dans des hôpitaux parce qu’ils ont eu des infections qui n’ont pas pu être soignées aux antibiotiques disponibles ou administrés », a déclaré, le Dr. Nsengi Ntamabyaliro.

M. Ntamabyaliro l’a dit au cours d’une conférence organisée à l’Université de Kinshasa (UNIKIN), en marge de la semaine mondiale de sensibilisation sur la résistance aux antimicrobiens (RAM), allant du 18 au 24 novembre dont le thème porte sur « Ensemble, luttons contre la résistance aux antimicrobiens »    

« La communauté médicale a décidé d’agir après une prise de conscience que les microbes résistants commençaient à entraîner des milliers de décès. Ainsi, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a intervenu par ses actions dont la sensibilisation dans l’objectif d’empêcher la reproduction de ce drame », a précisé ce spécialiste en pharmacologie clinique.

De son côté, le doyen de la faculté de médecine de l’Université de Kinshasa, le Pr Dr Roger Mbungu a fait savoir que cette conférence permet à tout le monde de décider sur le choix du comportement face aux antibiotiques. « Il est difficile de contrôler la circulation des médicaments en RDC. Il est vrai que nous avons des pathologies nécessitant l’utilisation des antibiotiques, mais parfois la façon de les utiliser nous échappe. Il faut bien gérer les antibiotiques dès la production, car certains antibiotiques ne respectent pas la composition et le dosage. Le plus grand problème est l’automédication et la vente libre des antibiotiques  », a-t-il déploré.

La résistance aux antimicrobiens menace la santé mondiale

Par ailleurs, Mme Marie-France kindambu,  représentante de l’OMS à cette conférence, a fait savoir que La résistance aux antimicrobiens menace la santé mondiale et entraîne des lourdes conséquences pour la santé humaine, animale et végétale.

« Cette situation compromet la capacité de traiter les infections courantes et augmente le coût du traitement, etc. », a-t-elle déclaré. Et d’ajouter : « comparativement à d’autres régions, l’Afrique subsaharienne affiche le taux de mortalité le plus élevé lié à la RAM, avec 99 décès sur 100.000 habitants. Par conséquent, nous devons prendre des mesures urgentes pour combattre les principales causes de la RAM notamment l’utilisation abusive et incorrect des médicaments antimicrobiens, l’accès limité à l’eau potable, à l’assainissement et à l’hygiène, la présence d’antimicrobiens dans la production alimentaire animale, dans la protection des cultures, dans l’environnement, etc. »

Plusieurs orateurs ont, à la même occasion, abordé différents thématiques à savoir : l’usage des médicaments en médecine humaine, l’usage abusif des antibiotiques dans la prise en charge du paludisme et autres. La dite conférence est organisée par le service de pharmacologie de la faculté de médecine en collaboration avec la commission nationale de lutte contre la résistance(CNL-Ram), rappelle-t-on.

ACP/C.L.

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