Nécessité d’intégrer le traitement chirurgical dans la prise en charge de l’épilepsie (Un médecin)

Kinshasa, 9 février 2025(ACP).- L’intégration du traitement chirurgical dans la prise en charge de l’épilepsie, a été préconisée dans un entretien dimanche à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo(RDC), en prévision de la journée internationale de cette maladie, célébrée le 10 février de chaque année. 

« Il y a nécessité d’intégrer le recours au traitement chirurgical dans la prise en charge de l’épilepsie (…) La chirurgie est un traitement à envisager dans l’épilepsie dès que la pathologie est reconnue réfractaire ou que les manifestations épileptiques sont en rapport avec une lésion cérébrale clairement identifiée», a déclaré le Dr Paul Imbungu, médecin généraliste à l’hôpital du Cinquantenaire.

« Cependant, les conditions matérielles pour la réalisation optimale de ces techniques chirurgicales ainsi que les moyens d’investigation de l’épilepsie sont loin d’être totalement réunis dans la plupart des pays en développement comme le notre », a-t-il déploré.

« Le climat tropical de la RDC explique le risque élevé d’épilepsie avec potentiellement un nombre important des cas réfractaires. On estime à au moins 120 000 le nombre de patients épileptiques à Kinshasa et près d’un tiers peut être réfractaire », a expliqué ce médecin qui s’est appuyé sur une étude menée par le service de neurologie des cliniques universitaires de kinshasa(CUK).

La constitution d’une équipe multidisciplinaire autour de la maladie épileptique, a-t-il préconisé, permettra d’effectuer la sélection des candidats pouvant bénéficier efficacement de la chirurgie. « Celle-ci devra se focaliser dans un premier temps sur des lésions bien circonscrites qui n’exigent pas de moyens d’investigations sophistiqués et dont l’exérèse est aisée avec une grande probabilité de suppression des crises ».

Dr Paul Imbungu a indiqué que la prise en charge thérapeutique de l’épilepsie dépend de sa nature (focale ou généralisée). Les médicaments antiépileptiques permettent de contrôler les crises chez plus de deux tiers des patients. Parfois, plusieurs médicaments peuvent être associés pour contrôler l’épilepsie. « Quand une épilepsie focale n’est pas contrôlée par des médicaments antiépileptiques, une intervention chirurgicale doit être envisagée », a-t-il soutenu.

L’épilepsie est une affection neurologique dont on peut souffrir à n’importe quel âge. Dans le monde, environ 50 millions de personnes en sont atteintes, ce qui en fait l’une des affections neurologiques les plus fréquentes. Selon l’OMS, près de 80 % des personnes souffrant d’épilepsie vivent dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. ACP/C.L.

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