Kinshasa, 18 juillet 2023 (ACP).- 2,5 millions de femmes congolaises, soit une femme sur dix dans le monde, sont touchées par l’endométriose, indique les statistiques de l’ONG « Endocare » révélées mardi au cours d’une conférence sur l’endométriose à Kinshasa en République démocratique du Congo.
« L’endométriose touche 80% des femmes souffrant des règles douloureuses, dont 10 à 20% d’entre elles sont en âge de procréer et 25 à 40% souffrent des douleurs pendant les rapports sexuels.
L’endocare travaille pour le délai de diagnostic de l’endométriose à travers la sensibilisation et l’orientation des malades à la prise en charge. Nous demandons aux femmes de dénoncer et de se faire consulter pour des douleurs pendant les règles, car elles peuvent cacher une endométriose », a dit le Dr. Hornella Malembe représentante cette organisation au cours de la conférence qui a eu lieu à l’Université Bel Campus.
« Nous avons pour mission d’assurer une bonne formation pour nos étudiants de manière générale.
C’est dans ce sens que la faculté de médecine se doit d’organiser des conférences pendant lesquelles les exposés rassemblent des nombreux intervenants (spécialistes, professeurs) en vue d’apporter une information scientifique à nos étudiants pouvant leur permettre d’enrichir leurs connaissances », a souligné le doyen de la faculté de médecine de l’Université Bel Campus, le Pr Andy Mbangamba.
Il a, à cet effet, souligné que cette conférence porte sur l’endométriose en vue de sensibiliser à cette pathologie au delà des auditoires de l’Université Bel campus, particulièrement les femmes, dont les difficultés sont liées au manque d’information et ayant une errance médicale de 8 à 12 ans.
Le Dr Bienvenu Kazadi, gynécologue obstétricien aux Cliniques universitaires de Kinshasa, a, lors de son intervention sur « l’endométriose : de la clinique à la prise en charge », insisté sur le fait que l’endométriose est une maladie gynécologique qui se caractérise par le déplacement des cellules de l’endomètre dans d’autres organes ( les ovaires, les trompes, les intestins, les reins, les poumons, la vessie et la peau), expliquant que lors des règles une partie de sang est évacué dans le vagin et une autre partie se migre dans les organes précités qui provoquent ainsi des adhérences (des douleurs atroces).
Le Dr Rive Lukuaku, anatomo-pathologiste aux Cliniques universitaires de Kinshasa, a, pour sa part, signalé que la plus grande complication de cette maladie est l’infertilité qui s’ensuit des autres symptômes à savoir : les douleurs atroces lors des menstruations, des rapports sexuels, dans le ventre, le bas ventre, pendant la défécation, au moment d’uriner et dans les crachats. L’endométriose est une maladie chronique, pour laquelle la prise en charge permet de calmer les adhérents, d’atténuer la douleur et de favoriser l’accouchement à travers d’autres techniques de fécondité. ACP/ KHM