Kinshasa, 28 avril 2024 (ACP).- La consommation de déchets ou des parties non essentielles d’animaux est à la base de l’apparition des maladies émergentes et reémergentes en République démocratique du Congo, a-t-on appris à l’occasion de la journée mondiale des vétérinaires, célébrée le dernier samedi du mois d’avril de chaque année.
«La consommation de déchets compromet la sécurité alimentaire de notre pays avec l’apparition des maladies émergentes et reémergentes», a fait observer le Dr Alain Mukwa, président du conseil provincial de l’ordre des médecins vétérinaires de Kinshasa.
« Les maladies émergentes et reémergentes correspondent aux maladies dont l’incidence réelle augmente de façon significative pour une population donnée, sur un territoire donné », a-t-il expliqué.
Pour lui, la célébration de la Journée mondiale des vétérinaires est une opportunité pour les médecins de s’interroger pour savoir comment les Kinois sont arrivés à consommer les déchets d’animaux.
« En ce jour, nous nous posons aussi la question de savoir comment nous sommes arrivés à ce niveau où nous importons 80 à 90% de ce que nous mangeons, comment nous en sommes arrivés là, comment Kinshasa consomment les abats, les déchets d’origine inconnue, comment nos enfants ne connaissent pas le gout du lait frais, comment nous sommes arrivés à consommer les abats des autres, les déchets des autres », a-t-il déploré.
Le président du conseil provincial de l’ordre des médecins vétérinaires de Kinshasa a également fait savoir que cette journée est aussi un moment de reconnaître le travail bien fait et les mérites des médecins vétérinaires.
Beaucoup de maladies infectieuses émergentes, rappelle-t-on, sont des zoonoses dont l’agent d’origine animale, le plus souvent un virus, a franchi la barrière d’espèces pour atteindre l’homme : Sida, Ebola, SRAS, grippe aviaire, chikungunya, Zika.
Prestation de serment de 30 médecins vétérinaires
Par ailleurs, le président Mukwa a reçu la prestation de serment de « Bourgelat » de trente médecins vétérinaires pour leur entrée au tableau de l’ordre.
Il a salué leur engagement, tout en martelant que les vétérinaires ne sont pas des médecins des chiens comme certaines personnes l’entendent, mais plutôt des médecins vétérinaires.
« Le serment de Bourgelat est un rappel de l’éthique et à la responsabilité qui incombent aux vétérinaires dans leur pratique quotidienne », a-t-il dit.
Il a saisi l’occasion pour appeler ses confrères à une vie de droiture, du respect dans l’exercice de la profession
Cependant, il a relevé un déficit criant des médecins vétérinaires au ministère de la Santé et de l’Environnement.
Appui de la FAO à la prévention des zoonoses
Dr Marthe Ndenge, médecin vétérinaire épidémiologiste, a évoqué l’appui de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) au renforcement des capacités des vétérinaires dans la prévention et le contrôle des zoonoses en RDC.
L’objectif, a-t-elle dit, est d’appuyer la RDC dans la construction des systèmes de santé animale durable et des capacités « Une santé » pour atténuer les risques et les menaces liés aux maladies zoonotiques émergentes.
Dr Ndenge a, pour sa part, souligné que la FAO intervient dans six paquets d’actions ciblés pour contribuer au secteur de la santé animale. Il s’agit des maladies zoonotiques, de la résistance aux antimicrobiens, du système de laboratoire, de la bio sûreté et la biosécurité, de la surveillance et du développement des ressources humaines.
La Journée mondiale des vétérinaires a été créée à l’initiative de l’Association mondiale vétérinaire (AMV/WVA) en 2000. Pour cette année, la journée est célébrée sous le thème : « Le vétérinaire est un agent essentiel de la santé ».
Cet évènement vise à mettre en valeur et promouvoir le travail effectué par les vétérinaires du monde entier. Elle est aussi une occasion de rappeler aux propriétaires l’importance des soins à apporter aux animaux et le rôle des vétérinaires dans ce cadre.
ACP/C.L.
