Trois questions au Directeur du Programme national de lutte contre le Monkeypox

Kinshasa, 26 février 2024 (ACP).- La République démocratique du Congo connaît en ce début de 2024 une recrudescence de l’épidémie de Monkeypox ou variole de singe qui touche 23 des 26 provinces du pays.

La variole de singe est une maladie infectieuse provoquée par l’orthopoxvirus simien. Elle peut déclencher une éruption cutanée douloureuse, un gonflement des ganglions lymphatiques et de la fièvre. La plupart des personnes atteintes se rétablissent complètement, mais certaines peuvent contracter des formes graves de la maladie. Le premier cas humain de cette maladie avait été découvert en 1970 à Bansakusu, dans la province de l’Equateur, au Nord-ouest de la République démocratique du Congo (RDC).

Pour en savoir plus sur la situation épidémiologique du Monkeypox en RDC, l’ACP a abordé le Dr Robert Shongo, Directeur du Programme national de lutte contre le Monkeypox et les fièvres hémorragiques virales (PNLMPOX-FHV).

Question 1 : la RDC est actuellement le principal foyer de l’épidémie de Monkeypox dans le monde. Quelles sont les causes de la persistance de cette épidémie et de l’augmentation du nombre de cas chaque année ?

Réponse : la principale cause de la résurgence de l’épidémie de Monkeypox et de sa persistance en RDC, c’est le manque de vaccination. Cette absence de vaccin fait que le virus de Monkeypox circule à tel point qu’il y a de nombreux cas actuellement, même les enfants.

Question 2 : comment se présente la situation épidémiologique du Monkeypox dans chaque province touchée ?

Réponse : la situation épidémiologique se présente comme suit : 23 des 26 provinces de la RDC sont touchées par le Monkeypox, mais les province de l’Equateur, de la Tshuapa, du Sud-Ubangi, du Mai-Ndombe et du Sankuru sont les plus endémiques.

Dans le reste des provinces, il y a également des cas de Monkeypox, même au Sud-Kivu qui n’avait jamais eu des cas.

En 2023, 14 700 cas de Monkeypox ont été notifiés, contrairement à 2022 où on avait enregistré 5 000 cas et en 2024, rien qu’au mois de janvier, nous avons enregistré plus de                                                        1 000 cas. La situation du Monkeypox est grave dans le pays.

Voici le nombre de cas suspects et de décès par province de la semaine 1 à la semaine 6 de 2024 :  Bas-Uélé : 9 cas suspects ; Équateur : 966 cas suspects et 120 décès ; Kasaï : 12 cas ; ⁠Kinshasa : 15 cas ; Kasaï Oriental : 2 cas ; ⁠Kwango : 3 cas ; Kwilu : 3 cas ; Lomami : 1 cas ; Maï-Ndombe : 75 cas et 4 décès ; ⁠Manièma : 61 cas ; ⁠Mongala : 46 cas et 1 décès ; Nord-Ubangi : 31 cas ; Sankuru : 154 cas et 4 décès ; Sud-Kivu : 66 cas et 1 décès ; Sud-Ubangi :  233 cas et 16 décès ; Tshopo : 94  cas et 2 décès ; Tshuapa : 82 cas et 7 décès.

Question 3 : Comment s’organise la riposte à l’épidémie ?

Réponse : S’agissant de la riposte, depuis 2022, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a déclaré le Monkeypox comme une épidémie mondiale car plus de 157 pays ont été touchés.

Bien que dans le monde l’épidémie a diminué, en RDC on enregistre de plus en plus des cas. Et l’OMS a maintenu la RDC dans le niveau 2, c’est-à-dire un pays qui rapporte beaucoup de cas.

Depuis 2022, le ministre de la Santé, dans le cadre de la riposte, a créé le système résistant en mettant en place une équipe avec un plan bien élaboré et des laboratoires pour lutter contre le Monkeypox.

Plusieurs partenaires viennent en appui à la riposte à l’épidémie notamment l’OMS, CDC Atlanta, l’INRB (Institut national de recherche biomédicale) et l’école de santé publique de Kinshasa.

Cet appui se présente sous plusieurs formes, notamment la formation des professionnels de santé dans les provinces touchées par le Monkeypox pour obtenir la capacité afin de faire des bons prélèvements et des investigations.  (Propos recueillis par Déborah Lusamba et Geneviève Makulu)

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