Kinshasa, 22 juillet.2020 (ACP).- Le Coordonnateur humanitaire en RDC, David McLachlan-Karr, a rendu public le rapport final de la revue opérationnelle de l’exposition aux pratiques de corruption dans les mécanismes de mise en œuvre de l’aide humanitaire en RDC, indique un communiqué de cette structure parvenu mercredi à l’ACP.
Il s’agit, note le communiqué, du fruit des allégations de fraude et de corruption dans les opérations d’aide humanitaire enregistré en 2018 en RDC
En publiant le rapport de la Revue Opérationnelle, la communauté humanitaire contribue au débat pour améliorer les opérations humanitaires, d’abord en RDC mais aussi dans les autres pays où de telles activités sont menées dans des environnements complexes.
En 2019, l’Equipe Humanitaire Pays de la RDC a commandé la Revue Opérationnelle grâce au soutien financier du gouvernement du Royaume-Uni. Cette Revue, menée par des consultants indépendants, est une étude qualitative des risques de corruption et de fraude dans les opérations humanitaires en RDC.
L’objectif était de comprendre et analyser les mécanismes qui peuvent donner lieu à de telles dérives afin de mieux les combattre.
La Revue opérationnelle propose des mesures pour l’atténuation des risques de fraude et de corruption à travers des recommandations stratégiques et opérationnelles adressées aux organisations non-gouvernementales internationales et nationales, aux Agences des Nations Unies et aux bailleurs de fonds. L’Equipe Humanitaire Pays a demandé à ces quatre groupes d’examiner ces recommandations et de proposer une feuille de route d’actions prioritaires d’ici septembre 2020.
Alors que certaines recommandations pourront exiger des actions collectives, d’autres seront du ressort de chaque acteur humanitaire concerné.
La Revue opérationnelle et ses recommandations viennent compléter des initiatives prises depuis janvier 2019 par la communauté humanitaire en RDC pour limiter la fraude et la corruption.
A titre de rappel, certaines Agences des Nations Unies et organisations non-gouvernementales ont réalisé des revues internes de leurs procédures opérationnelles pour identifier et corriger les faiblesses dans le contrôle et la gestion des projets humanitaires.
Aussi, des mesures collectives ont été adoptées et mises en œuvre pour améliorer la collecte et la vérification des informations, analyser les données de ciblage par des équipes externes, et assurer une surveillance et un suivi plus rigoureux par les responsables des organisations.
La RDC abrite l’une des plus grandes crises humanitaires au monde et, chaque année, l’assistance apportée par l’ensemble des partenaires humanitaires permet à des millions de personnes dans le besoin de jouir de leurs droits les plus basiques.
En 2019, les opérations humanitaires ont ainsi permis de soulager 7,5 millions de personnes à travers le pays grâce à la générosité des bailleurs, qui ont contribué à hauteur de 713 millions de dollars US.
« Les Nations Unies appliquent une politique de « Tolérance Zéro » absolue en matière d’exploitation et d’abus sexuels », a dit le coordonnateur humanitaire, ajoutant qu’il est déterminé à faire en sorte que soient adoptées des politiques rigoureuses pour lutter contre l’exploitation et les abus sexuels , mener des enquêtes consciencieuses et poursuivre les auteurs et soutenir efficacement les victimes et survivants/survivantes.
« Au-delà de mon propre engagement, j’ai foi en celui de tous les membres de la communauté humanitaire en RDC à lutter contre la fraude, la corruption, l’exploitation et les abus sexuels », a-t-il soutenu, précisant que le Revue Opérationnelle et ses recommandations contribueront justement à rendre encore la communauté humanitaire, plus transparente, crédible et digne de la confiance de ses bailleurs et surtout des bénéficiaires de ses programmes, avec pour but ultime de mieux servir les populations vulnérables. ACP /CL/MPK/JFM
