Combat du siècle Ali-Foreman à Kinshasa : 50 ans déjà (Par Paul Kazozo)

Kinshasa, 29 octobre 2024 (ACP).- 30 octobre 1974 – 30 octobre 2024 :   cela fait aujourd’hui cinquante (50) ans depuis que la République démocratique du Congo (RDC), alors Zaïre, sous la houlette de son défunt Président, Mobutu Sese Seko Kuku Ngbendu Wa Zabanga, avait mobilisé beaucoup des moyens humains, financiers et logistiques pour organiser, pour la toute première fois en Afrique, un combat du Championnat du monde des poids lourds opposant les deux plus grands boxeurs de l’époque, les noirs américains  Muhammad Ali et Georges Foreman.

La condition posée par le célèbre  Don King, l’organisateur de ce combat du siècle que des cinéastes porteront à l’écran sous le titre «Rumble in the jungle» ou le «Combat dans la jungle», était celle d’offrir un cachet de 5 (cinq) millions de dollars américains à chacun de ces deux pugilistes- un record- mais aussi de trouver celui qui devait le financer.

A la faveur d’un voyage au Moyen-Orient, Muhammad Ali, ex-Cassius Clay, fait une rencontre   fortuite avec le Président Mobutu à qui le noir américain soumet le projet de ce combat qui lui taraudait dans la tête.

 Le marché sera conclu par la suite et pour plus de facilités, le gouvernement zaïrois avait décidé de ne prélever aucune taxe sur les recettes estimées entre trente-cinq (35) et cent (100) millions de dollars américains d’autant plus  que les droits de retransmission étaient achetés par plusieurs pays.

Pour le Président Mobutu, c’était une belle occasion de faire son marketing et celui de son pays débaptisé «Zaïre». Le rendez-vous pour le combat du siècle est alors pris pour la mi-septembre 1974.

A partir de ce moment-là, on voit défiler à Kinshasa différentes célébrités mondiales du monde de la culture et de l’art tels que l’artiste musicien noir américain James Brown et son groupe ainsi que l’acteur de cinéma américain Clint Eastwood.

Le monde entier a le regard tourné vers la capitale congolaise qui avait accueilli à l’occasion différentes manifestations culturelles ayant connu la participation nombreuse de plusieurs artistes-musiciens de renommée mondiale.

Mais à quelques jours du combat, George Foreman se blesse aux entrainements à l’arcade sourcilière.

Le combat est alors renvoyé au 30 octobre 1974 pour permettre à Foreman de faire soigner sa blessure.

Dans l’entretemps, reçu par le Président Mobutu, tout comme son challenger George Foreman, Muhammad Ali  multipliait les déclarations : «…Je suis citoyen américain, jamais le Président des Etats-Unis ne m’a fait cet honneur de me recevoir…Muhammad Ali s’était également rapproché et familiarisé avec la population congolaise qui ne cessait de l’encourager en criant lors de chacune  de ses apparitions publiques : «Ali boma ye» (Ali tue-le).

Ce 30 octobre 1974, tout Kinshasa baigne dans une ambiance festive jusqu’à l’instant de la reconquête de la ceinture par Muhammad Ali, après sa déchéance pour son refus d’aller combattre au Vietnam.

«Les Vietnamiens ne m’ont rien fait. Pourquoi irais-je les tuer», n’avait-il cessé de clamer haut et fort, sur tous les toits et à qui voulait l’entendre.

Cinquante (50) ans après ce combat du siècle, bien des choses ont changé. Le Président  Mobutu, organisateur de l’événement est décédé le 7 septembre 1997 au Maroc.  Né le 17 janvier 1942, le vainqueur du combat Muhammad Ali, âgé de trente-deux (32) ans,   au moment de ce big évent, est décédé depuis le  3 juin 2016 et en aurait eu 82 à ce jour.

 Son adversaire Georges Foreman encore vivant, devenu prédicateur et revenu en RDC comme tel il y a quelques années,  est aujourd’hui âgé de 75 ans.

L’arène de ce combat du siècle, le stade Père Raphaël de la Kethule,  dans la commune de Kalamu, au centre de Kinshasa, la capitale, qui n’en finissait pas de se délabrer malgré le passage en ce lieu, en octobre 2009, de la fille de Muhammad Ali, Khaliah Ali,  qui tenait à visiter le site où son illustre père avait écrit en lettres d’or l’une des plus belles pages de l’histoire de la boxe, a connu une cure de jouvence.à la faveur des Jeux de la Francophonie, sous la houlette du Chef de l’Etat, Félix  Tshisekedi. ACP/C.L

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