Trois questions à la SG de la Ligue nationale de football féminin (LINAFF), Mme Chantal Nzey

Kinshasa, 22 mars 2023 (ACP).-La journée internationale des Droits de la femme célébrée le 8 mars, chaque année, est une occasion d’interpeller la gent féminine dans son combat au quotidien pour son émancipation, a déclaré la secrétaire générale de la Ligue nationale du football féminin (LINAFF), Mme Chantal Kitenge, mercredi, dans un entretien avec l’ACP.

Question: quel est, pour vous, le sens de la journée internationale des droits de la femme ?

Mme Chantal Nzey : Pour moi, la date du 8 mars célébrée chaque année, avec une extension sur l’ensemble du mois de mars dédié aux êtres féminins, constitue une journée d’interpellation pour les femmes que nous sommes. Elle est très significative et  ne doit pas être réduite essentiellement au port du pagne, à la beuverie ou aux extravagances caractérisées vécues ici et là. J’estime que c’est une opportunité pour les femmes de se mettre en cause, de se valoriser et afin que chacune arrive à exceller dans son domaine de prédilection respective entre autres, comme ménagère,  comme vendeuse, comme couturière, comme enseignante, comme avocate etc. A toutes ces femmes de se lever afin de prendre leur destin, voire la destinée du pays entier, en main.

En tant que femme, nous devons nous poser un certain nombre de questions du genre: Qui suis-je? D’où, je viens et où je vais? Que dois-je faire en ce moment où notre pays est agressé par le Rwanda ? Autant de questions possibles dont les réponses devraient orienter et inspirer les femmes, toutes dotées d’un don reçu de Dieu et qu’elles peuvent exploiter.

Je veux dire que : ce que veut la femme, Dieu veut », dit un vieil adage. Si vous ne le savez pas, la femme a été au top secret de Dieu, à la création de l’homme. Quand Dieu a créé la femme, ce dernier était plongé dans un  profond sommeil et n’a rien su de tout ce que Dieu a dit à la femme. Il y a eu un secret de la divinité entre Dieu et la femme. En d’autres termes, le créateur a mis quelque chose de plus à la portée des femmes.

Quant à moi, je suis diplômée en médecine, en chirurgie et accouchement. A cela s’ajoute  d’autres formations supplémentaires en administration du football en général et  féminin, en particulier. je suis dans les méandres du football féminin, depuis 2008.

Question : comment êtes-vous passée de la médecine au football

Mme Chantal Nzey : Le football est une passion  qui m’a emballée depuis l’enfance. En son temps, j’avais l’habitude d’accompagner mon frère aîné aux entraînements et aux matches au quartier où,  j’étais tantôt acceptée tantôt repoussée. En cas de défaite, à cause de certains préjugés liés aux us et coutumes de mise dans ces milieux, j’étais considérée comme le porte-malheur et la personne à abattre. Mais j’ai tenu bon avec le football même au lycée et même à l’université, au niveau du graduat. Quand le volume des matières a accru, j’ai choisi les études aux dépens  du  football.

A la fin de mon cycle universitaire, je suis revenu au  football  et j’ai créé mon propre club de football féminin dénommé « Éléphant ». J’ai ensuite fait partie de la Commission de football féminin. A la création de la Ligue nationale de football féminin,  j’ai postulé et mon dossier a attiré l’attention de plusieurs personnes qui ont tenu  que je tienne l’administration du football féminin.

Quand je suis devenue membre de la Ligue de football féminin, j’ai lâché Éléphant du fait de l’inadéquation entre mon statut de gestionnaire du football féminin et celui de dirigeante. A ce titre, l’équipe était laissée entre des  personnes qui n’ont pas tenu le coup pour diverses raisons parmi lesquelles le manque des moyens financiers.

Question : quel est votre apport personnel dans le football féminin ?

Mme Chantal Nzey : A la création de la Ligue nationale de football féminin,  personne n’a pu parier sur l’avenir de cette dernière au point que l’on se demandait comment nous allions nous y prendre. Ces inquiétudes se sont justifiées surtout qu’il n’existait pas un championnat féminin. Néanmoins, il y avait eu un championnat au niveau des Ententes à partir duquel les joueuses débouchaient directement à l’équipe nationale avec de nombreuses participations à la Coupe du monde et à la CAN.

Cette option de passer de la commission nationale du football féminin est celle de la FECOFA. Feu Laurent Nkwim Lay, l’ancien vice-président de la FECOFA, a été pour beaucoup à la création de la Ligue nationale de football féminin (LINAFF). La formule était de faire jouer les sélections de toutes les provinces. La première édition a vécu en 2008, à Lubumbashi, dans la configuration de 11 provinces, mais avec 2 absences. Pour nous, c’était un bon départ. Les absences se justifiaient du fait que le football féminin ne s’y pratiquait pas. Ce schéma était maintenu jusqu’en 2010. Vu l’engouement suscité, nous avons tenté l’expérience au niveau des clubs depuis  2011 à ce jour. Nous avons réussi à faire déplacer les équipes malgré le manque des moyens financiers. Voilà pourquoi, par deux fois, la compétition était organisée à Kinshasa, avant la ville de Bukavu, ensuite à Lubumbashi et à Mbuji-Mayi. En conclusion, je dirai que nous sommes sur de bons rails et que notre apport personnel est surtout technique.

ACP/

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