Kinshasa : la vente illicite des parcelles, objet d’une descente des conseillers de Kisenso

Kinshasa, 11 juin 2025 (ACP).- La vente illicite des parcelles à Kisenso-Gare, un des quartiers de la commune qui porte le même nom, dans le centre de Kinshasa, en République démocratique du Congo, a fait l’objet d’une descente effectuée mardi et mercredi, par une commission du conseil communal de cette municipalité.

« Le but de notre descente durant ces deux jours était de faire le suivi des ventes et cessions illicites des parcelles au terrain gare de football, situé au quartier Kisenso-Gare dans notre commune de Kisenso », a déclaré Fernand Tubajiki, président de la commission chargée d’enquêter sur les ventes et cessions illicites des parcelles du conseil communal de Kisenso.

Selon lui, le terrain aurait été vendu par un certain M. Babandi, chef coutumier de son état. La commission a mené une descente sur le site et a recueilli des informations.

« Nous avons rencontré le Major Blaise, commandant de Kinsenso 2, qui nous a informés que le terrain a été vendu par Babandi suite à une réquisition de force venant du Commissariat Général de la Police Nationale Congolaise, par le Général Kanku », a expliqué M. Tubajiki.

« Une réquisition similaire émanerait également du parquet général près la Cour d’appel de Kinshasa Matete. Nous avons également interrogé le Chef du quartier Gare, qui a refusé d’établir le document concernant ladite vente. Ce dernier avait même adressé un courrier officiel au bourgmestre le 10 janvier 2025, resté sans réponse. Face à son refus, le Chef du quartier a été convoqué par le même Général Kanku. Ce dernier n’a jamais été verbalisé, et ce général l’a grondé en lui disant que c’est un ordre hiérarchique et qu’il devait établir le document », a-t-il rapporté.

D’après M. Tubajiki, le général aurait même sommé le chef en lui obligeant d’établir le document, et de laisser ces gens construire leurs maisons en toute quiétude.

« Malgré la pression, le chef du quartier a maintenu sa position et a refusé de délivrer le document. En droit, pour lotir un terrain, il faut qu’il y ait un projet public de l’État. Or, lors de notre descente, nous avons constaté qu’il n’y a pas un projet public de l’État, nous n’avons vu que des parcelles résidentielles. Quand il y a lotissement de terrain, le service du cadastre tombe, et le pouvoir revient maintenant au service d’urbanisme », a-t-il poursuivi.

Le président de la commission s’est posé la question de savoir en qualité de qui monsieur Babandi a vendu ce terrain, car selon lui c’est le service d’urbanisme de la commune qui devrait le vendre, mais c’est un individu qui le fait parce qu’il serait sous couvert et intouchable.

Pour la commission du conseil communal, ce monsieur a vendu des terrains, illégalement. La commission a finalisé son rapport et compte le présenter cet après-midi en plénière, En lançant un appel aux autorités compétentes pour qu’elles s’imprègnent de ce dossier et disent un bon droit parce que cette vente est illicite.

ACP/UKB

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