Kinshasa, 19 mars 2025 (ACP).- La cause opposant le prévenu commissaire divisionnaire adjoint Padhes Murhula, commandant de la police de la ville de Lusambo (Sankuru) contre Vital Omba (partie civile) pour arrestation arbitraire, a été renvoyée à la huitaine par la Haute cour militaire, après audition des témoins à Kinshasa en République démocratique du Congo.
« A cette audience, la haute cour aimerait, sauf si les parties ont encore d’autres petites questions de précision à poser, (…) donner la parole aux parties pour conclure. Et dans tel cas, (…) la haute cour pourra toujours remettre les conclusions des parties à une date ultérieure. Mais la haute cour militaire estime être passée aux réquisitoires et plaidoiries. L’audience de ce jour est suspendue à mercredi de la semaine prochaine, date suivant le calendrier », a déclaré le Général de brigade magistrat Jean Paulin Ntshayikolo, président de céans.
Lors de cette audience, deux témoins cités dans l’affaire ont été entendus par la cour. « Je suis celui qui a vécu toute la scène par le fait que je me trouvais sur place à Lusambo. Réellement il y a eu désordre mais qui ne reste ne peut pas être imputé à la partie civile Vital Omba Lumumba. Ce dernier n’a détenu aucune machine à voter avec lui comme j’entends parler les avocats de la défense », a déclaré le premier témoin à charge.
Deux témoins abondent dans le même sens
Clément Lufuluabu, deuxième témoin, qui a abondé dans le même sens que son prédécesseur, a soutenu avoir été torturé sur instruction du prévenu commissaire divisionnaire adjoint Padhes Murhula, pendant qu’il défendait la candidature de Vital Omba Lumumba à la députation provinciale.
Bien avant, la Haute cour militaire a soumis au débat des vidéos et photos apportées par la partie victime pour démontrer sa popularité à Lusambo au moment des faits. « Ces images projetées n’appellent pas à un débat monsieur le président, parce que les évidences qui en découlent démontrent premièrement la popularité de la M. Vital dans la ville précitée. C’est vrai qu’il y avait eu des troubles mais la partie prévenue cherchant à se disculper, vous dit que l’auteur desdites troubles serait notre client. Mais voilà les images que nous venons tous de visualiser ont entaillé votre haute cour », a déclaré un avocat de la partie civile.
Le ministère public, dans ses avis sur ces images, a pris position de la partie civile, ne considérant pas les accusations portées contre elle par la défense. La Haute cour s’est estimée suffisamment éclairée du dossier, au regard de l’instruction qu’elle a menée, renvoyant donc la cause à la huitaine soit le mercredi 26 mars 2025.
Le commissaire divisionnaire adjoint Padhes Murhula Mweze, ancien commandant de la ville de Lusambo dans le Sankuru (centre de la RDC), est poursuivi et jugé pour 4 chefs d’accusations à savoir arrestation arbitraire, tortures, atteintes aux droits et libertés garantis aux particuliers et vol avec violence. Les faits remontent au 20 décembre 2023. Il avait arbitrairement détenu le sieur Vital Omba Lumumba alors candidat à la députation provinciale, l’accusant d’être auteur de troubles qui ont émaillé cette ville lors de ces scrutins. ACP/