Kinshasa, 18 février 2025 (ACP).- Deux prévenus, Colonel Ngudjolo Matthieu et Major Mambo Lotshoro Philippe, sont revenus à la barre lundi devant la Haute cour militaire siégeant à la prison de Ndolo (Nord de Kinshasa), en République démocratique du Congo, sur demande de l’Auditeur Général, Ministère Public.
Les comparants ont été interrogés sur leur lien avec le Colonel Mesmin et le Colonel Lusenge Muhindo David dans l’affaire de complot contre le régime constitutionnel en place, mise à charge du Général de Brigade Inyengele Bakati Ericsson, ancien commandant adjoint chargé des Opérations et des Renseignements de la Garde Républicaine et consorts.
«Il est question ici de confirmer les déclarations faites par ces deux prévenus devant les Officiers de Police judiciaire de l’État-Major du Renseignement, lors de l’instruction pré-juridictionnelle. Dans le procès-verbal du prévenu Major Mambo, il est consigné notamment ce qui suit: ‘’c’est le Colonel Ngudjolo qui m’avait recruté pour la tentative de coup d’État’’», a déclaré l’Auditeur général, ministère public.
«Concernant le prévenu Colonel Ngudjolo, dans son PV d’interrogatoire, il a cité le Major Mambo comme la première personne qui l’a contacté pour lui faire part de l’existence d’un mouvement insurrectionnel, affirmant que nous sommes fatigués de ce régime aux abois et que nous devons changer les choses. Le PV indique également que la réunion préparatoire de ce coup de force s’est tenue à l’hôtel Prince, situé dans la commune de Bandalungwa à Kinshasa», a fait savoir l’organe d’accusation.
Les deux prévenus ont rejeté toutes les dépositions contenues dans les PV au bas desquels ils ont apposé leurs signatures.
La Haute Cour Militaire a appelé, ensuite, le prévenu Kayiba, chauffeur de son état, accusé d’avoir transporté les armes dans sa jeep jusqu’à l’hôtel Prince.
«Ce véhicule n’était pas en panne comme soutient le prévenu, monsieur le président. Il est en train de mentir, ledit véhicule ne se trouvait pas au garage, mais il a plutôt servi au transport des armes sous la conduite du prévenu Kayiba pour accomplir leur mission consistant à détruire ou changer le régime constitutionnel valablement établi, faits pour lesquels nous le poursuivons», a déclaré le général de Brigade magistrat Cyprien Muwau, officier du ministère public.
Répliquant aux accusations de l’organe poursuivant, le prévenu Kayiba n’a pas reconnu les faits, et sa défense a plaidé son innocence.
«Mon client Kayiba n’a pas signé le PV de saisie de ce véhicule, si il a eu réellement à conduire cet engin comme estime le ministère public monsieur le président, il allait signer ledit procès-verbal», a dit l’avocat conseil.
«L’organe de la loi est en train de tergiverser dans ses questions. Tantôt il pose les mêmes questions pour lesquelles mon client a déjà répondu, vous comprendrez, monsieur le président, que l’accusation est en difficulté. Pour le ministère public, il voulait à ce que notre client puisse se dédire, or vous aviez constaté qu’il est resté constant dans ses moyens de défense. Notre client a bien dit qu’il était arrêté en dehors du véhicule. Ce n’est pas logique cet aspect de chose de la part du ministère public qui voulait à tout prix faire gober au prévenu Kayiba ce dont il ne connait pas», a-t-il renchéri.
La Haute cour militaire a renvoyé contradictoirement la cause au lundi 24 février 2025 pour la poursuite de l’instruction.
ACP/ODM