CPI-RDC: appel à l’émission d’un mandat d’arrêt contre le président rwandais

Kinshasa, 07 août 2024 (ACP).- Le ministre de la Justice de la République démocratique du Congo a appelé à l’émission d’un mandat d’arrêt contre le président rwandais pour des crimes commis dans l’Est du pays, à l’ouverture mercredi à Kinshasa, des assises entre la Cour pénale internationale (CPI) et la partie congolaise.

 «À quand le mandat d’arrêt contre Paul Kagame? Cela pour avoir commis des nombreux crimes contre l’humanité dans l’Est du pays», a déclaré Constant Mutamba, à cette première journée d’échanges avec les experts de la CPI et de la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH) ainsi que les magistrats congolais.

Pour le ministre Mutamba, le peuple congolais est fatigué des discours. 

«Au moment où nous parlons, il y a un Congolais qui meurt, il y a un enfant dont la vie est fauchée dans l’Est de notre pays, il y a une maman qui est violée. A quand alors l’arrestation de Kagamé par la CPI », a-t-il martelé, pointant également du doigt les alliés de Kigali responsables des massacres à répétition de millions de Congolais.

Monitoring des cas de violation des droits de l’homme

D’après Paul Nsapu, président de la CNDH, ces journées d’échanges et de formation permettront aux enquêteurs à avoir une base solide pour monitorer tous les cas de violation des droits de l’homme et aussi contribuer à la promotion des droits humains dans le pays. Il a appelé ces enquêteurs à faire preuve de dynamisme et de professionnalisme dans le cadre de leur travail.

«Ces journées organisées en collaboration entre la RDC et le bureau du procureur de la CPI, sont venues servir de base à la mise en œuvre réelle d’un des programmes de son institution d’appui à la démocratie. Ce qui est prévu dans son plan opérationnel de 2024, celui de la responsabilité sociétale de tous les acteurs y compris des entreprises dans la protection des droits humains», a-t-il souligné.

Il a, par ailleurs, remercié le procureur de la CPI, à travers son bureau à Kinshasa, pour avoir accepté de tenir ces journées d’échanges qui ont été négociées depuis décembre 2023.

«Les travaux préparatoires ont fait l’objet d’un travail profond entre l’équipe de la CNDH et celle de la CPI, afin que l’activité de ce jour se tienne en toute quiétude», a-t-il en outre fait savoir.

«Ces journées constituent une nécessité pour mettre à niveau les capacités de ceux qui sont appelés à appliquer la loi», a renchéri, pour sa part, Firmin Mvindo, procureur général près la Cour de cassation de la RDC, tout en saluant la collaboration entre son pays et la CPI.

Au cours de ces journées d’échanges et de formation, un débat a été prévu sur les thèmes «Eléments contextuels des crimes internationaux», «Crime sexuels et des crimes base sur le genre» et autres.

Le protocole de collaboration signé en octobre 2004 entre la RDC et le CPI avait pris l’engagement notamment d’améliorer la coopération et d’appuyer les actions du bureau du Procureur.

ACP/ODM

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