Dérives sexuelles en RDC : « l’abstraction de la loi ne signifie pas autorisation »

Kinshasa, 19 février 2025 (ACP).- Une responsable d’une clinique juridique a fait savoir que le silence de la loi sur un fait social ne signifie pas son autorisation, dans un entretien mercredi avec l’ACP sur les dérives sexuelles en République démocratique du Congo (RDC).  

« Concernant la question sur les dérives sexuelle et morale, homosexualité et lesbienat, il n’existe pas encore d’actions sur le plan légal (…). De ce fait, pas de peine sans loi. Cependant, l’abstraction de la loi, ne signifie pas une autorisation. Mais avec le bouleversement des mœurs et des comportements (…), l’Etat sera obligé d’ériger ces dérives en infraction », a déclaré Maitre Charline Asifiwe, responsable de la clinique juridique de droit de Santé. 

Cette juriste a indiqué que malgré l’évolution du monde, les cultures occidentales et africaines restent différentes soulignant la nécessité d’éviter de copier des pratiques qui violent les us et coutumes propres à l’Afrique en général et à la RDC en particulier et qui peuvent handicaper le développement de la société.

« C’est une question compliquée. Tout d’abord pour nous africains et particulièrement congolais. Nous avons notre manière de faire et de voir les choses liées à notre culture. Mais le grand problème, c’est la dépendance de l’Afrique. Et de ce fait, nous avons la main liée. C’est-à-dire que de fois, nous sommes obligés d’accepter soit directement ou indirectement une chose tout en étant sûr, en âme et conscience, que c’est contre nos cultures », a conclu Charline Asifiwe. 

En République démocratique du Congo, les dérives sexuelle et morale avaient été décriées en juin 2024 par le ministre d’Etat, ministre de Justice et garde des sceaux Constant Mutamba. Dans une correspondance adressée au procureur près la Cour de Cassation, il avait fait savoir qu’« il ne se passe plus un seul jour, sans que des informations provenant de la population nous renseignent sur l’existence de groupes d’individus bien organisés et qui, à travers les réseaux sociaux ou en présentiel, font l’apologie du sexe en groupe, de l’homosexualité (2x 2x) et toute autre forme des dérives sexuelle et morale. » 

ACP/C.L.

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