Kinshasa, 19 février 2025 (ACP).- Les autochtones Pygmées du village Bokala situés dans l’hinterland de la ville de Mbandaka dans la province de l’Equateur appellent les autorités politico administratives à les sécuriser sur le plan juridique suite à la confiscation de leur espace de vie.
« Nous lançons un appel aux autorités politico-administratives, afin qu’elles nous assurent la sécurisation juridique de notre terroir qui fait l’objet d’accaparement par plusieurs dignitaires de notre province. Les peuples autochtones pygmées vivent maintenant dans une grande insécurité foncière et dans l’angoisse de l’expulsion », a déclaré Régine Mboyo, coordonnatrice de l’ONG Solidarité pour la Promotion des Femmes Autochtones (SPFA).
Et de dénoncer : » plusieurs dignitaires de l’Equateur se sont accaparés de grands espaces pour construire des infrastructures non loin et aux alentours du site prévu pour la construction d’une université, et les activités d’extraction du gravier et du sable se multiplient autour de ce site« .
« J’en appelle aux responsables de l’administration foncières, car ils y octroient des titres fonciers sans tenir compte des droits coutumiers et traditionnels des populations qui y habitent depuis longtemps », a-t- elle plaidé.
Selon Régine Mboyo, plusieurs autres menaces graves d’expulsion des autochtones de Bokala persistent actuellement, de leur terre traditionnelle estimée, il y a 5 ans, à plus de 5 000 hectares et qui n’en reste ce jour qu’environ 3 hectares.
« Pour le moment, les PAP ont de la peine à trouver des lopins de terre pour avoir accès aux moyens de subsistance adéquats. Même des espaces pour faire leurs latrines deviennent plus compliqués du fait que leur espace foncier a été extrêmement rétréci. Les femmes et filles autochtones sont dans la plupart du temps déprimées et sont exposées aux risques de violences sexuelles à cause de l’extrême précarité qui les menace« , a laissé entendre la coordonnatrice de SPFA.
Il sied de signaler qu’avec l’appui de Rigths Resources Institute (RRI), notamment les Fonds Bezos, Solidarité pour la Promotion des Femmes Autochtones (SPFA), une organisation des Peuples Autochtones basée à Mbandaka en République Démocratique du Congo, a mené un plaidoyer auprès des autorités provinciales et a amorcé le processus de dialogue inclusif ayant abouti à la reconnaissance légale de la propriété collective de cette terre autochtone sous l’égide du Gouverneur de la province de l’Equateur.
Cette reconnaissance légale renforce les droits fonciers collectifs de cette communauté et constitue un très bon modèle pour la sécurisation des droits fonciers collectifs des peuples autochtones pygmées.
Le village autochtone de Bokala se trouve à la périphérie de la ville de Mbandaka, à la croisée des routes Bamanya et Lolifa, indique,-t-on. ACP/C.L