Kinshasa, 06 novembre 2024 (ACP).- Des participants aux travaux des états généraux de la Justice, ouverts mercredi au Centre financier de Kinshasa, en République démocratique du Congo, ont été appelés par le président du Conseil supérieur de la magistrature à évaluer la mise en œuvre des recommandations des assisses de 2015.
«Ces assises ne pourront se faire avec succès que si les participants commencent par faire une vraie évaluation des recommandations des assises de 2015 et de leur niveau de mise en œuvre», a déclaré Dieudonné Kamuleta, président du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) à l’ouverture de ces travaux qui feront sept jours, soit du 06 au 13 novembre, sous le thème: «Pourquoi la justice congolaise est-elle malade? Quelle thérapie pour la guérir?».
«Il y a au moins un point sur lequel tous les participants devraient être d’accord, c’est l’importance de la justice. Elle sert à préserver la vie en société. Nous voulons tous une justice impartiale et accessible à tous, qui inspire confiance et qui assure l’équilibre dans la société», a-t-il ajouté.
«Je promets de me rassurer de la disponibilité des magistrats et de tous les personnels du secteur de la justice, désignés pour ces assises, pour un diagnostic sans complaisance des maux qui rongent les milieux de la justice afin de formuler des recommandations qui cadrent avec les vraies réalités du secteur et qui tiennent compte des attentes de la population», a renchéri le président du Conseil supérieur de la magistrature.
Il a fait savoir qu’en 2015 lors de la première édition de ces travaux, 350 recommandations ont été enregistrées allant de l’indépendance du pouvoir judiciaire à la lutte contre l’impunité en passant par l’accès à la justice, la sécurité des investissements, la coordination et le financement des réformes de la justice.
Dieudonné Kamuleta a précisé que les recommandations de ces assises de 2015 étaient assorties des indications précises des autorités chargés de leur suivi et surtout de précision de timing d’exécution c’est à dire selon qu’elles devraient être exécutés à court ou à moyen terme afin que plus rien ne soit comme avant à l’issue de dites assises.
Il a rappelé que les participants avaient souligné la nécessité d’un comité ad hoc de suivi de la mise en œuvre des réformes préconisées par leur traduction dans des lois et règlements qui répondraient à la soif de tous les Congolais pour une justice juste, indépendante, impartiale et protectrice de tous les citoyens.
Réorganisation multidimensionnelle de la magistrature
Le bâtonnier national Michel Shebelle a, pour sa part, ému le vœu de voir qu’à l’issue de ces travaux, les conditions économiques, sociales voire structurelles ou organiques de la magistrature soient réorganisées.
«Nous tenons à rappeler le devoir de l’Etat congolais de revoir les conditions économiques, sociales voire structurelles ou organiques de la magistrature afin de mieux bâtir la justice de demain dans ce grand pays aux dimensions continentales», a-t-il dit.
Michel Shebelle a, au nom de l’ordre national des avocats, salué la ferme volonté du président Felix Tshisekedi d’apporter de solutions idoines aux maux qui rongent la justice et qui ruinent la société congolaise depuis de décennies.
Il a également rappelé que les états généraux de la justice vont au-delà de seuls acteurs de la justice, mais une consultation populaire qui s’étend à toutes les couches de la société.
«Puissions-nous donc espérer que ces assises constitueront un véritable laboratoire, un hôpital spécialisé, pour déceler les maladies dont souffrent la patiente, notre justice, même les maladies qui sont chroniques, en vue d’administrer des réponses appropriées», a fait savoir le bâtonnier national. ACP/ODM