Kinshasa, 10 décembre 2024 (ACP).- L’agriculture se distingue comme un symbole vivant du droit à la vie, à la dignité et à la sécurité alimentaire, a relevé mardi, en République démocratique du Congo(RDC), un professeur d’université, lors d’un entretien avec l’ACP, à l’occasion de la journée internationale des droits de l’homme.
« Chaque 10 décembre, la Journée Internationale des Droits de l’Homme nous rappelle l’interconnexion profonde entre les droits humains et les fondements de notre existence collective. Parmi ces piliers, l’agriculture se distingue comme un symbole vivant du droit à la vie, à la dignité, et à la sécurité alimentaire », a déclaré le Pr Jean-Robert Nzanza, expert en agriculture intelligente, santé des sols et durabilité.
Il a fait savoir que derrière chaque récolte se trouvent des agriculteurs, souvent oubliés, confrontés à la dégradation des sols, aux injustices économiques, et aux effets ravageurs du changement climatique. « Protéger leurs droits, c’est protéger notre survie et celle des générations futures », a-t-il dit, soulignant que défendre l’agriculture, c’est défendre le droit fondamental de chaque être humain à une alimentation saine, un environnement durable et une vie digne.
Selon lui, l’histoire de l’agriculture est celle de l’humanité, porteuse de résilience et de transformation. Aujourd’hui, a-t-il ajouté, cette histoire est en péril du fait que les sols, source de vie, sont menacés ; les agriculteurs, gardiens de la terre, sont marginalisés.
« Il est urgent de garantir à ces derniers un accès équitable aux ressources, des politiques justes, et des outils pour renforcer leur résilience face aux crises climatiques », a renchéri Jean-Robert Nzanza.
Il a, par ailleurs démontré le fondement de la sécurité alimentaire en ce termes : » L’agriculture, en tant que fondement de la sécurité alimentaire, repose sur des sols sains et des pratiques durables. Reconnaître le droit à une alimentation adéquate et à un environnement sain est essentiel pour relever les défis mondiaux tels que la dégradation des sols et le changement climatique est une nécessité », a-t-il poursuivi.
Pour Jean-Robert Nzanza, la santé des sols est essentielle pour des communautés résilientes, les agriculteurs, souvent marginalisés, ont besoin d’un accès équitable aux ressources et à l’éducation pour restaurer leurs terres, d’autant plus que ces droits permettent non seulement d’améliorer leurs moyens de subsistance, mais aussi de renforcer la durabilité des systèmes alimentaires mondiaux.
Il a, en outre relevé que la dégradation des sols, combinée aux impacts croissants des dérèglements climatiques, menace les moyens de subsistance des agriculteurs et leur droit à vivre dignement. « Ces enjeux touchent particulièrement les communautés rurales, souvent marginalisées, qui subissent les conséquences directes de l’érosion des sols et des rendements agricoles en baisse », a-t-il soutenu.
Placée sous le thème « Nos droits, notre avenir, maintenant. », la Journée internationale des droits de l’homme de 2024 mettra l’accent sur la façon dont ces droits constituent une voie vers des solutions pratiques aux grands défis de notre temps, jouant ainsi un rôle essentiel en tant que force préventive, protectrice et transformatrice pour le bien.
Notons que le Professeur Jean-Robert Nzanza Bombiti est un expert reconnu en agriculture durable, changement climatique et santé des sols. Docteur en agronomie, il a dirigé des initiatives de transformation en tant qu’ancien Gouverneur du Bas-Uélé et défenseur actif de pratiques agricoles résilientes. ACP/