Kinshasa, 25 juin 2025 (ACP). – Le développement de projets de barrages et transition énergétique en Afrique a été abordé mercredi, au lancement de la première édition du forum continental organisé par la Coalition des organisations de la société civile pour le suivi des réformes et de l’action publique (Corap) à Kinshasa (capitale de la République démocratique du Congo).
« Nous voulons mobiliser les acteurs pour travailler ensemble à la réalisation d’une transition énergétique juste en Afrique, limitant ainsi le développement des grands projets de barrages aux impacts irréversibles sur l’environnement, l’économie et le social des communautés locales », a déclaré Emmanuel Musuyu, Secrétaire exécutif de la Corap/RDC.
Il a signifié que l’objectif de ce forum qui va du 25 au 27 juin est de mobiliser les acteurs de la société civile et les communautés locales d’être affectées par les grands barrages hydrauliques en Afrique, pour défendre leurs droits et ouvrir la voie à la construction d’un mouvement continental pour défendre les droits des communautés locales affectées par les barrages.
Ce mouvement, a-t-il dit, devra également s’organiser en vue de participer efficacement à la IVème rencontre internationale des communautés affectées par les barrages, la crise climatique, les crimes sociaux et environnementaux et la privatisation de l’eau et de l’énergie qui se tiendra en novembre prochain à Belém do Para, dans l’Amazonie Brésilienne.
Au cours de cette activité, les participants vont partager et apprendre des différentes expériences de chaque communauté affectée et susceptible d’être affectée par les méga barrages ou d’autres projets énergétiques à grande échelle en Afrique.
Ils vont dénoncer à travers ce forum, l’échec des gouvernements et des entreprises transnationales à prendre en compte les droits et les intérêts des communautés locales susceptibles d’être affectées par les grands barrages en Afrique et en particulier en RDC.
« Nous voulons contribuer à valoriser et revitaliser les valeurs culturelles et coutumières des communautés comme levier pour lutter contre les menaces des investissements à grande échelle des sociétés transnationales en Afrique, développer des recommandations et des stratégies spécifiques pour les communautés affectées par les barrages en Afrique, ainsi que d’élaborer et adopter une position collective africaine sur les méga-barrages et la crise climatique », a dit Emmanuel Musuyu.
Impacts de la crise climatique en Afrique évoqués

Par ailleurs l’ambassadeur Tosi Mpanu Mpanu, conseiller principal à la Présidence de la République en charge de l’environnement a, pour sa part, indiqué que le continent africain contribue le moins au changement climatique mais subit en même temps les impacts de la crise climatique en première ligne.
« C’est important de discuter de cette crise, en partant d’une bonne compréhension des liens entre le colonialisme et les modèles énergétiques et extractivistes qui se présentent comme de fausses solutions climatiques, impactant ainsi la biodiversité, provoquant la déforestation et la dégradation des terres agricoles », a-t-il ajouté.
Selon lui, ce forum se présente également comme une opportunité de discuter des stratégies à mettre en place pour organiser et mobiliser les communautés qui résistent et affrontent les moteurs de cette crise.
Ce forum connait la participation des acteurs internationaux de l’Afrique du Sud, la Mozambique, la Namibie, la Guinée Conakry, le Nigéria, le Ghana, le Kenya, l’Ouganda, le Togo, Cameroun, le Brésil, la Côte d’Ivoire et le Sénégal.
Le forum continental africain sur les Méga-barrages et la crise climatique vise également à rassembler plus au moins cent (100) représentants des communautés locales africaines et des représentants des ONG des différents pays.
Pour la RDC, les représentants des communautés locales d’Inga, de Luozi, de Songololo, de Busanga, des communautés locales autour du barrage de Sombwe, de Ruzizi, des ONG de Boma, Matadi et Kinshasa, prennent part à cette activité.
ACP/C.L.