La RDC, deuxième pays le moins polluant du monde grâce à son immense forêt et à ses tourbières

Kinshasa, 13 avril 2022 (ACP).- La République démocratique du Congo (RDC) est classée deuxième pays le moins polluant du monde grâce à son immense forêt et à ses tourbières, indiquent les résultats des études menées entre 1959 et 2019 sur les émissions de gaz à effet de serre de 90 pays par la plate-forme britannique « Utility Bidder ».

Le récent rapport de « Utility Bidder » relayé par le site Desknature.com précise que dans ce classement des pays les moins polluants, la RDC vient juste après l’île de Curaçao située dans le sud des Caraïbes au large de la côte du Venezuela. Selon ce rapport, la République démocratique du Congo émet chaque année 3,7 MtCO2 (tonnes métriques d’équivalent dioxyde de carbone). Cette émission n’a pas évolué depuis 1959 jusqu’à 2019 par rapport aux autres pays. Les experts de « Utility Bidder » estiment que d’ici 2032, la RDC sera toujours dans le Top 2 des pays les moins polluants du monde. Cette position de la RDC est due à sa grande forêt et à ses tourbières.

La même source indique que l’Afrique du Sud reste le pays le plus polluant du continent africain, suivi de l’Égypte, de l’Algérie, du Nigéria, du Maroc, du Kenya,…. Au niveau mondial, la Chine, les Etats-Unis d’Amérique et l’Inde demeurent les principaux pollueurs de la planète.

La RDC abrite 60% des forêts du bassin du Congo, deuxième poumon de la planète

 60% des forêts du bassin du Congo, le deuxième complexe de forêts tropicales du monde après l’Amazonie, se trouvent en République démocratique du Congo (RDC).

Les forêts de la RDC couvrent plus de la moitié de son territoire (1,5 million de km2 sur 2,3 millions de km²). La préservation de ces forêts est vitale : le bassin du Congo est un « puits à carbone » qui stocke « six ans d’émission mondiale de CO », d’après l’Initiative pour la forêt de l’Afrique centrale (CAFI, un partenariat des pays occidentaux, France et Norvège en tête, et d’Afrique centrale).

Les forêts de la RDC sont capitales pour la subsistance d’environ 40 millions de Congolais à qui elles fournissent nourriture, médicaments, énergie, matériaux de construction et source de revenus. Elles jouent aussi un rôle crucial dans la régulation de l’environnement mondial, particulièrement du climat. La préservation des forêts de la RDC est vitale dans la lutte contre le réchauffement climatique.

Le taux annuel de déforestation en RDC est resté relativement faible (0,27 %) pendant plusieurs années, mais le déboisement peut être considérable à l’échelon local du fait du défrichage des terres pour l’agriculture, de la croissance démographique, des migrations, de la pauvreté et des conflits.

Selon les chiffres officiels, à peine 8 % de la surface forestière en RDC est exploitée (120.000 km2), à travers une soixantaine de concessions à des industriels et à quelques communautés locales. Mais de nombreux observateurs déplorent le manque de transparence dans l’octroi de concessions forestières. Un récent rapport de l’Inspection Générale des Finances (IGF) dénoncent plusieurs irrégularités dans l’octroi des concessions forestières.

Les tourbières de la RDC, de véritables puits à carbone

 La tourbière est en fait un sol humide composé de matières organiques (déchets des feuilles) semi décomposées contenant une faible quantité d’oxygène. Elle se forme et s’accumule au fil des millénaires. Une tourbière en bonne santé agit comme un puits de carbone, en l’éliminant de l’atmosphère par la croissance des arbres. La décomposition d’une tourbe est favorisée par un environnement humide. Les tourbières renferment une diversité de flore ainsi qu’une faune unique, favorisée par un sol marécageux.

Jusqu’il y a peu, la richesse en carbone des forêts du bassin du Congo n’était estimée qu’en référence à la capacité de ses arbres à stocker du gaz carbonique. Ce qui contribue énormément à la régulation du climat mondial et les rend essentielles dans la préservation de l’équilibre de l’écosystème.

Mais en octobre 2017, une équipe de chercheurs de l’université de Leeds en Angleterre et de l’université de Kisangani(RDC) a fait une merveilleuse découverte qui leur permis d’attester que la RDC renferme des tourbières riches en carbone et qui peuvent atteindre une profondeur de 3,37 m. Cette profondeur a été mesurée à seulement 200 m de la route principale, dans la localité de Lokolama, en territoire de Bikoro, à 55km de Mbandaka, dans la province de l’Equateur, au Nord-ouest de la RDC.

Ces tourbières tropicales peuvent contenir jusqu’à 350 milliards de tonnes de carbone. Les tourbières sont très importantes dans la régulation du climat grâce à leur grande capacité de stockage du dioxyde de carbone, affirme l’ONG internationale Greenpeace.

La première carte des tourbières du Bassin du Congo a été publiée en janvier 2017, à partir des données recueillies en République démocratique du Congo. C’est à partir de celle-ci que la recherche des tourbes en RDC a commencé en octobre 2017, avec l’expédition de Lokolama. Cette expédition menée du 27 au 29 octobre 2017 a confirmé la présence de tourbes dans cette région septentrionale du Congo-Kinshasa. Selon l’ONG Greenpeace, l’équipe de chercheurs en forêt tropicale venant de l’Angleterre et de la RDC a estimé que les tourbières présentes au centre du bassin du Congo s’étendent sur 145.500 km2, et stockent quelque 30 milliards de tonnes de carbone.

Cette étendue de carbone est l’équivalent de 3 ans d’émissions de combustibles fossiles dans le monde. Ce qui fait des tourbières du Centre du Bassin du Congo le complexe des tourbières tropicales le plus étendu dans le monde. ACP/Kayu/OB/KJI/GGK/TKM

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