Kinshasa, 23 mars 2025 (ACP), – L’histoire et la diversité culturelle des peuples de la République démocratique du Congo ont été célébrées dans la nuit de samedi, lors du concert intitulé « J’attends », donné par la slameuse congolaise Do Nsoseme Dora, au Centre culturel Texaf Bilembo, à Ngaliema, dans l’ouest de Kinshasa, capitale du pays.
« (…) Je suis convaincue que la poésie peut influencer la conscience collective et, au-delà, la mémoire d’un peuple. J’ai clôturé le concert avec Météore, le poème qui ouvre mon recueil Ngambo ya Congo (Affaire du Congo). Ce fut un moment fort, une célébration de l’histoire et de la diversité culturelle du peuple congolais, que je décris comme un peuple météore, brillant malgré les épreuves. », a déclaré Do Nsoseme Dora à l’issue de cet événement.
« J’ai ressenti une écoute profonde et une émotion partagée dans le public, preuve que les mots ont le pouvoir de raviver et de questionner notre identité collective. En descendant de scène et en échangeant avec le public, j’ai senti qu’ils avaient été touchés (…) Chacun semblait s’être reconnu dans une forme d’attente évoquée pendant le concert », a-t-elle ajouté.
Ce spectacle de slam de deux heures, intégrant des performances inspirées de l’ouvrage poétique « Ngambo ya Congo », récemment publié par la slameuse congolaise, a été l’occasion pour elle de partager la scène avec d’autres artistes féminines talentueuses entre autres : la chanteuse Rhema Cèdre, Apphie-M, Benk Kumbi et Déborah Ango.
« Le slam congolais reste un univers largement masculin, mais les choses évoluent. De plus en plus de femmes s’imposent, prennent la parole et enrichissent la scène avec leurs histoires et leur sensibilité. Ce concert en est la preuve : nous sommes là, et nous devons continuer à occuper cet espace», a-t-elle fait savoir.
Et de renchérir : « aux jeunes poétesses qui hésitent encore, je dirais : osez ! Osez écrire, dire, prendre votre place. Votre voix compte et votre regard sur le monde est précieux. La poésie n’est pas un territoire réservé, c’est un espace de liberté où chaque mot a sa légitimité. »
Au total, sept poèmes ont été déclamés par Do Nsoseme Dora lors de ce rendez-vous scénique, qui a bénéficié d’un court passage de la ministre de la Culture, arts et patrimoine, Yolande Elebe, quelques instants avant le lancement des festivités.
« J’ai déclamé sept poèmes. Il était prévu d’en faire plus, mais certaines contraintes techniques nous ont amenés à ajuster la setlist. Le choix des textes s’est fait autour du thème central de l’attente, mais aussi de la place des femmes. Chaque poème a été pensé pour résonner avec l’énergie du concert et avec le public », a laissé entendre l’artiste.
Une tournée artistique autour du recueil de poèmes ‘‘Ngambo ya Congo’’ en vue
Ce concert a essentiellement marqué le début d’une année riche en projets, selon l’agenda rendu public par la jeune femme slameuse, notamment une tournée artistique autour de son recueil de poèmes abordant les enjeux sécuritaires en RDC.
« Juste après cette étape, nous allons lancer une tournée autour du recueil ‘‘Ngambo ya Congo’’, notamment dans des écoles et institutions supérieures, afin d’échanger avec les jeunes sur les thématiques que j’y aborde. Par ailleurs, le texte Maman Sarah, qui traite de l’endométriose et des douleurs menstruelles, sortira en single avant la fin du mois de mars », a-t-elle annoncé.
« Enfin, nous avançons également sur un projet d’album. L’étape actuelle consiste à finaliser la sélection des textes et à entrer en studio. Si tout se passe bien, il sera disponible d’ici la fin de l’année. J’ai hâte de partager cette nouvelle facette de mon univers avec le public, et j’espère qu’il y trouvera autant d’émotion que moi », a conclu Do Nsoseme Dora.
Do Nsoseme Dora, poétesse, slameuse et photographe originaire de la RDC, s’est imposée comme étant une voix engagée à travers son art. Le 10 février dernier, elle a publié un recueil de poèmes profondément ancré dans l’actualité, mettant en lumière la crise sécuritaire qui frappe l’Est du pays. Portée par une démarche à la fois artistique et militante, son œuvre a rapidement suscité l’attention, au point d’être présentée au ministre de la Culture, des Arts et du Patrimoine. ACP/C.L.