Kinshasa, 05 Août 2024 (ACP).- L’importance des industries culturelles et créatives dans la promotion et le renforcement des valeurs traditionnelles et sociétales chez la femme en République Démocratique du Congo, a été au cœur d’une visio-conférence organisée lundi sous le thème ‘‘Femme africaine & Devoir de mémoire’’, a-t-on appris des organisatrices.
«Cette conférence est une occasion pour partager avec les participants notre engagement dans les industries culturelles et créatives pour raconter notre histoire de manière authentique. Conformément au thème principal, notre démarche s’inscrit dans un nouveau narratif afro-centré à travers les industries culturelles et créatives, qui constituent des outils important pour conscientiser la femme. Car, elle a toujours eu une place importante dans la préservation de valeurs traditionnelles et sociétales», a déclaré Ytal Yambo, fondatrice de la plateforme culturelle AfreeKam.
Et d’ajouter : « En tant que femmes africaines, nous avons un devoir sacré : materner, protéger, garantir le respect de la tradition, la stabilité économique et honorer nos ancêtres dans une complémentarité saine ».
Les industries culturelles et créatives (ICC) sont un secteur d’activités ayant comme objet principal la création, le développement, la production, la reproduction, la promotion, la diffusion de services, biens, valeurs qui ont un contenu culturel, artistique et patrimonial.
« Cette approche nous a servi de canal pour partager avec les participants un voyage personnel, enraciné dans mon héritage culturel et ma quête pour comprendre et transmettre notre histoire. Mon exposé a été basé sur ma racine et le rôle des femmes dans l’Empire Lunda. Un exemple concret de l’histoire. Nous avons brièvement parlé de Ruwej (Nswan Murund). Cette femme a fondé et organisé l’Empire Lunda après la mort de son père, Nkond A Matit. Son héritage spirituel, traditionnel et sa bénédiction paternelle lui ont conféré un pouvoir unique que ses frères n’avaient pas. Ruwej a été détentrice du pouvoir Lunda et la mère symbolique de la société », a raconté Ytal Yambo.
Et de poursuivre : « Nous avons démontré comment elle a incarné la force féminine dans la cour royale. Cette femme a géré les tributs et détenait une autorité considérable. Malgré l’influence patrilinéaire des Luba, l’organisation royale Lunda a toujours maintenu des éléments matrilinéaires, soulignant l’importance des femmes dans la transmission du pouvoir et de la culture ».
Pour la fondatrice de la plateforme Afreekam, il est du devoir de chaque femme africaine et afro-descendante de reconnaître et d’honorer les contributions inestimables de nos aînées dans ce combat.
« Nous avons aussi parlé des autres femmes africaines modèles qui ont marqué l’histoire de l’humanité comme Kimpa Vita nous disait, au travers de ses discours remplis de fierté dans lesquels elle réservait un grand avenir à la race noire bénie de Dieu. Nous avons longtemps dénigré notre identité et renié nos traditions pour embrasser les cultures et religions « étrangères » afin de nous intégrer et assimiler à l’Occident et la Terre Mère ne peut que nous vomir », a-t-elle indiqué.
Et de conclure : « Leur résilience, leur courage et leur détermination sont des sources d’inspiration pour tous. En transmettant leurs histoires et leurs combats, les femmes africaines et afro-descendantes renforcent leur engagement collectif à améliorer leur communauté ».
Il sied de noter que cette conférence a été organisée par la Ligue internationale de défense des droits de la femme congolaise (LIDDFC) en marge de la célébration de la Journée internationale de la femme africaine (JIFA 2024)
Une vingtaine d’intervenantes ont fait des exposés sur les défis actuels et futurs qui impactent la communauté africaine et afro-descendante : culture (devoir de mémoire), éducation, sexualité, religion, technologie, développement, santé, leadership.
L’idéal est qu’à travers les industries culturelles créatives, les femmes africaines discutent des enjeux cruciaux. Le but est de faire entendre leurs voix et bâtir un avenir meilleur où chaque femme africaine peut exprimer pleinement son potentiel.
ACP/