Kinshasa, 22mars 2023 (ACP).-Un atelier d’information sur les recherches de provenance en RDC et Belgique a permis aux chercheurs congolais de se renseigner, au Musée national de la République démocratique du Congo, sur la question de restitution et rapatriement des biens culturels, archives et des restes des corps humains et d’intensifier à la fois un cadre de collaboration et de recherche dans ce domaine.
« C’est un honneur et un grand plaisir pour moi d’ouvrir ce grand atelier consacré à la recherche culturelle, qui est aussi, une opportunité pour faire entendre la voix du peuple congolais ainsi que celle du gouvernement de la République sur la question la question de restitution et rapatriement des biens culturels, archives et des restes des corps humains ; ce dont je remercie sincèrement les organisateurs », a déclaré la ministre de la Culture, arts et patrimoines, Catherine Kathungu Furaha, lors de l’ouverture de cet atelier consacré aux recherches de provenance en RDC et Belgique dans le cadre du projet fédéral belge Proche (2022-2026) .
La ministre a reconnu la contribution des experts combien positive à la reconstitution du patrimoine culturel congolais ainsi que de multiples projets de restitution et de rapatriement, dans le souci qui anime les deux pays depuis les années 1960, à pouvoir renforcer la préservation, la conservation et la valorisation du patrimoine culturel congolais. Elle a par ailleurs précisé que son intervention à ce sujet s’inscrit dans la continuité des états de lieux qui ressortent du 29ème conseil des ministres, décidant à l’initiative du Président de la République, de mettre en place une commission nationale chargée de rapatrier les biens culturels congolais datant de la période coloniale belge, afin de permettre à la RDC de réécrire sa propre histoire. Ainsi, en vue de matérialiser le rapatriement des biens, des archives et des restes des corps humains spoliés du Patrimoine culturel congolais (CNR/PCC), la ministre Catherine Kathungu a présenté au gouvernement le Projet de Décret portant création, organisation et fonctionnement d’une Commission nationale chargée de cette question, rappelle-t-on. Le décret susvisé met en place un cadre structurel dont les objectifs concernent les reformes législatives, réglementaires et opérationnelles ; l’identification des biens culturels, archives et restes des corps humains soustraits du patrimoine culturel national ; des recherches des biens culturels à restituer et à rapatrier et les modalités pratiques de restitution, rapatriement, protection, valorisation et conservation des biens culturels.
Au cours de l’atelier, la chercheuse de provenance MRAC, Lies Busselen est revenue sur l’historique du projet Proche. Elle a indiqué que le projet Proche est un programme de la politique scientifique fédérale mis en œuvre par le Musée royal de l’Afrique centrale (MRAC) depuis 2022. Son lancement répond à un débat à la fois social et politique. C’est ainsi que le MRAC a été engagé dans ce projet de recherche sur la provenance de ses collections ethnographes, en particulier celles provenant de la RDC. Et ce, afin d’assurer une transparence dans les discussions sur l’origine du patrimoine culturel qu’il gère. L’objectif de recherches est de préciser l’ensemble des acquisitions d’un objet et de préciser les contextes historiques sur base des données se retrouvant dans les archives coloniales. « On est arrivé au cœur du projet Proche là où nous allons rechercher de ces contextes d’acquisitions des objets et biens culturels au sein du peuple colonial. Il y a désormais une opportunité de collaboration, une forme de plateforme scientifique qui permet aux scientifiques congolais de travailler avec leurs homologues belges pour faire ce travail historique et anthropologique ».
Quant au professeur Placide Mumbembele, promoteur Proche UNIKIN, « le projet Proche est un projet à caractère transnationale et qui permet vraiment à nos institutions à s’interroger sur notre passé et aux chercheurs de travailler sur toutes les collections acquises pendant la période coloniale. Nous sommes à la première phase qui a consisté à recruter les chercheurs habilités à ce niveau pour mener des travaux de recherches dans ce domaine…Ils se sont inscrits pour le doctorat à l’université de Kinshasa et celle de Lubumbashi la phase qui vient après, consiste aux recherches proprement dites au niveau des salles de réserves du Musée de Tervuren et plus tard ils vont faire le terrain pour approfondir ces recherches ».
Pour sa part, le Pr Joseph Ibongo, directeur de cabinet du ministère de tutelle, le contexte du débat national sur les recherches de provenance en RDC doit tenir compte de l’éthique dans la recherche, car certaines générations dans les productions d’art sont abusives. ACP/
