Retour du mécénat d’État pour booster  le marché artistique congolais (Par Serge Ngoy)

Kinshasa, 20 août 2024(ACP).-  La République démocratique du Congo se réengage, lentement mais sûrement sur la voie du mécénat d’Etat pour booster le marché de l’art congolais et promouvoir la  culture locale dans sa diversité comme souhaité par des opérateurs de ce secteur.

Le gouvernement Suminwa compte ainsi renouer avec l’ancien modèle de gestion du monde artiste congolais, celui de l’ “ère Maréchal Mobutu”.  Une époque qui a permis notamment l’éclosion, au pays, des célébrités telles Alfred Liyolo, André Lufua, Lutumba Simaro, François Luambo  ainsi que des ballets et des productions littéraires.

Sur le plan des infrastructures culturelles, il y a, en première position, le “Centre culturel et artistique d’Afrique centrale” , un bon et beau fruit de la coopération   sino-congolaise que l’Etat congolais compte inaugurer incessament, dans la commune de Kasa-Vubu, au centre de Kinshasa.

Cette infrastructure monumentale vient s’ajouter à d’autres ouvrages  tels que les salles de spectacle du “Centre financier de Kinshasa”, nouvellement construit grâce au partenariat RDC-Turquie, du Palais du peuple, ainsi que des salles modernes  héritées des derniers Jeux de la Francophonie tenus en août 2023 à Kinshasa.

Etat, meilleur sponsor

C’est donc un arsenal d’infrastructures qui garantissent,  pour le  gouvernement, les conditions essentielles pour relancer  le mécénat d’Etat, pérenniser les oeuvres culturelles  et accompagner les artistes, toutes filières confondues.

« En organisant des manifestations de grande envergure, appuyées par une bonne communication, l’Etat congolais va imposer sa politique et arracher la place de la capitale mondiale de créativité artistique », a fait savoir Serge Mwela,   céramiste congolais.

« Si vraiment le gouvernement Suminwa peut penser à l’instauration du mécénat d’Etat. Cela va booster en RDC le marché des arts et de l’artisanat », a pour sa part déclaré à l’ACP, Frank Dikisongele, peintre congolais et enseignant à l’Académie des Beaux-Arts de Kinshasa.

Le gouvernement congolais pourra à travers cette opération,  remplir son « devoir régalien » de protéger et de promouvoir le secteur culturel, redonnant ainsi  progressivement, le sourire à ses artistes, a-t-il dit en outre.

Plus qu’une nécessité, le monde artistique congolais a besoin que l’Etat reprenne sa première place, celle de meilleur organisateur et sponsor de la richesse culturelle congolaise connue de par le monde.

Il est naturellement plus qu’avantageux que l’Etat congolais devienne le premier mécène de sa culture, pour mieux la  promouvoir, « au lieu d’attendre l’appui des expatriés et des entreprises privées qui du reste (…) ne garantissent pas un accompagnement totalement satisfaisant” a-t-il fait remarquer.

Les exploits des  athlètes congolais enregistrés lors des derniers Jeux de la Francophonie, au volet culturel, dans les domaines de la musique, de la sculpture, du théâtre, de la littérature, de la créativité numérique, doivent motiver les décideurs à booster ce secteur.

Un préalable important à ne pas exclure, a indiqué le professeur, “la tutelle se doit de répertorier convenablement tous les acteurs culturels congolais, toutes catégories et de créer une base de données, afin d’avoir une parfaite maîtrise  des effectifs et leur assurer un meilleur encadrement”.

Tout compte fait, à travers  le marché artistique congolais, le mécénat d’État va  aider à  renforcer par ailleurs l’Éducation nationale, le patriotisme, le vivre-ensemble et mieux, la construction de l’identité nationale.  ACP/

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